L’éducation en Tunisie : la technologie, un outil pour améliorer l’école


Les investissements dans le capital humain, en particulier par le biais de l’éducation, ont toujours occupé une place importante dans le développement national de la Tunisie. 

Cette nouvelle série de billets se penche sur le potentiel de l’éducation pour créer des débouchés et favoriser une croissance durable et sans exclus en Tunisie, en mettant en évidence les difficultés qui empêchent le système éducatif tunisien de remplir ce rôle ainsi que des axes d’action pour y remédier. 

En mai 2015, le ministère tunisien de l’Éducation a lancé un programme baptisé « Solution numérique pour tous » dans le cadre d’un train de réformes plus large. Ce programme, qui vise à améliorer la qualité de l’éducation, est destiné à quelque deux millions d’élèves et 150 000 enseignants du primaire et du secondaire. L’objectif est de promouvoir l’intégration des outils numériques dans le processus d’apprentissage, d’étendre l’accès aux ressources numériques à tous les élèves et d’exploiter les technologies numériques au service de la réussite scolaire, de l’innovation pédagogique et de l’exercice de la citoyenneté. Il s’agit d’un défi de taille, mais le pays ne part pas de rien. 

Chose rare pour un pays à revenu intermédiaire, la Tunisie a mené une véritable politique de consultation publique auprès de plusieurs milliers de citoyens en vue de l’élaboration de son plan de développement national et commencé à appréhender les investissements numériques en se focalisant sur les élèves, les enseignants et la communauté éducative au sens large. 
L’un de ses programmes prioritaires en matière d’éducation numérique consiste à informer les parents des résultats scolaires de leurs enfants par le biais des renseignements fournis directement par les enseignants et de leur permettre de poser des questions et de communiquer en direct avec les directeurs d’établissement et le personnel enseignant. Cette démarche, financée en partie par la Banque mondiale via le Fonds pour la transition (a), démocratise l’accès à l’information et permet de resserrer les liens entre l’école et la maison. 

Par ailleurs, si la Tunisie est parvenue à généraliser la scolarisation, le secteur de l’éducation souffre encore de problèmes considérables, dont notamment des disparités territoriales importantes en ce qui concerne le niveau des élèves. En outre, les évaluations internationales mettent en évidence le faible niveau des jeunes Tunisiens en sciences, mathématiques et lecture, tandis que l’instauration d’un système national d’évaluation des acquis scolaires à différents stades du cursus est encore en chantier. 
Enfin, alors que la Tunisie a privilégié le secteur de l’éducation et y a consacré des enveloppes budgétaires massives, ces dépenses ont majoritairement porté sur les salaires des personnels (enseignants, non enseignants et administratifs) et négligé de ce fait les investissements dans les intrants scolaires et l’éducation à proprement parler. La Banque mondiale collabore actuellement avec le gouvernement tunisien pour accroître le rendement de ces investissements en fournissant des dons et une assistance technique axés sur l’éducation numérique.

À terme, la Tunisie veut former des diplômés qui pourront contribuer au développement des industries technologiques et de l’édition scolaire numérique dans l’ensemble du pays. S’ils maîtrisent des domaines encore émergents, les diplômés seront plus à même de trouver un emploi et de créer eux-mêmes des débouchés en lançant leur propre entreprise. Les investissements dans les études technologiques ne suffiront pas : pour atteindre ces objectifs, enseignants, élèves et responsables publics de l’Éducation nationale doivent coopérer avec le secteur privé et les autres ministères concernés, étant entendu qu’une éducation de qualité et centrée sur les apprentissages des élèves est à la base du développement du pays.

Par Noa Yarow - Source de l'article Blog Banque Mondiale

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