Le schiste américain fait son entrée sur le vieux continent - L’Algérie fragilisée par la guerre du gaz en Europe

 
 Après le gaz russe et qatari, le gaz algérien concurrencé par celui de schiste américain sur le marché européen

Que fera l’Algérie pour préserver ses clients traditionnels ? Telle est la problématique qui se pose à notre pays sérieusement gêné déjà par une forte présence du gaz russe, norvégien et qatari.

La transition énergétique est plus que jamais de mise pour l’Algérie en ces temps où elle subit les aléas d’un marché des hydrocarbures de plus en plus sous contrôle des puissants. Après les conséquences d’une chute vertigineuse des prix du pétrole, voilà que l’Algérie fait face à l’arrivée d’un puissant concurrent sur le marché du gaz en Europe, le schiste américain.

Alors qu’elle essaye de batailler pour garder ses clients européens face au gaz russe et qatari, le gaz de schiste américain vient s’introduire comme un sérieux concurrent sur le vieux continent. En juin dernier, la guerre du gaz en Europe avait joué son premier acte avec la livraison à la Pologne d’un navire américain chargé de gaz. Cette semaine, le marché énergétique a frémi à l’annonce des sanctions promulguées par le président américain contre la Russie, risquant de compromettre l’avenir du projet de gazoduc North Stream2 reliant la Russie à l’Allemagne.

Même si le gaz américain ne pourra pas remplacer tout le gaz russe sur le marché européen (160 à 180 milliards de mètres cubes de gaz russe importés par les Européens chaque année), il risque toutefois de s’ouvrir des voies de distribution, de s’immiscer en nouveau concurrent et de peser ainsi sur les prix. Que fera l’Algérie pour préserver ses clients traditionnels ? Telle est la problématique qui se pose à notre pays sérieusement gêné déjà par une forte présence du gaz russe, norvégien et qatari.

Gazprom a signé des contrats à long terme avec l’Europe échelonnés sur plusieurs années et gardera une grande part du marché européen en lui vendant le gaz le moins cher sur le marché, Sonatrach devra quant à elle trouver de nouvelles issues à son gaz tout en gardant ses clients traditionnels en leur proposant, bien obligée, certains avantages.

Surtout que la stratégie des contrats à court terme n’a pas porté ses fruits et que des questionnements s’imposent sur l’après-expiration des contrats à long terme en 2019. Une importante pression s’exerce sur le gaz algérien, notamment sur le renouvellement ou pas des contrats à long terme arrivant à expiration. Avec la guerre des prix et des fournisseurs faisant rage en Europe, l’Algérie se rend compte qu’elle est prise en tenaille et il lui sera compliqué de sortir indemne de cette bataille du marché dont les données lui filent entre les doigts.

Nos recettes gazières, qui s’élèvent à quelque 40% des exportations des hydrocarbures, risquent de s’amoindrir. L’arrivée du gaz de schiste américain présente une réelle menace pour les fournisseurs traditionnels de l’Europe, mais si la Russie a les moyens d’y faire face et de préserver ses parts de marché (40%), l’inquiétude est de mise pour un pays comme l’Algérie qui, ces dernières années, n’a fait que subir les aléas du marché des hydrocarbures sans chercher à développer d’autres sources de revenus. Si la bataille du gaz est perdue, les conséquences n’en seront que dramatiques pour le secteur de l’énergie en Algérie

Source de article ElWatan

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