Fès-Meknès, hub d’accueil pour les écosystèmes

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Moulay Hafid Elalamy souligne «le succès du Maroc dans les industries automobile et aéronautique».
«Les secteurs traditionnels comme le textile ou le cuir ont encore un rôle à jouer dans la création
de valeur et d’emplois… »,  estime le Ministre de l’Industrie
L’activité économique de la région Fès-Meknès doit opérer son aggiornamento. Ce territoire est acculé à relever le pari de l’attractivité en orientant son tissu industriel autour d’écosystèmes productifs. 

Fini les industries du textile et cuir qui employaient le gros de la main d’œuvre locale. Sur ce segment, les textiliens de Fès affrontent une rude concurrence livrée par leurs homologues portugais, espagnols, turcs ou encore français, qui détiennent plus d’expertise.
Aujourd’hui, seule une poignée de professionnels résistent (Brothers Style, Cofasel, Maroc-Modis…). Ainsi, nombre d’usines mettent la clé sous le paillasson et ce sont les activités offshore et les écosystèmes de l’automobile et l’aéronautique qui prennent la main. «L’économie du savoir, c’est l’avenir de la région», disait Mhamed Douiri, alors président du Conseil régional. Douiri y voyait une véritable opportunité pour assurer le décollage de la destination. «Ceci en encourageant la création de plateformes industrielles spécialisées dans l’aviation et l’automobile qui trouveront la main-d’œuvre adéquate dans le futur campus universitaire euro-méditerranéen de Fès», estimait-il. 

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Les choix stratégiques de développement adoptés par le Maroc l’ont placé sur la voie de l’ouverture et du progrès. Ce processus s’est intensifié par la mise en place de stratégies sectorielles ciblées qui ont permis de mieux positionner le Maroc sur les radars de la planète en tant que destination industrielle crédible et compétitive. Il s’agit désormais de consolider les fondements de l’édifice industriel en place, afin d’exploiter de manière optimale le potentiel industriel du pays qui se situe favorablement à la croisée de l’Europe, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Amérique 
Actuellement, cette ambition se concrétise. Ainsi, le parc Fès Shore accueille de nouveaux entrants. Le dernier en date est le groupe Alten-Maroc qui vient d’inaugurer la branche «Systèmes embarqués automobile et aéronautique». Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, présent à cette occasion, a appelé les opérateurs de la région à investir dans les écosystèmes productifs qui auront un effet démultiplicateur de création d’emploi et de valeur. «Montez des dossiers solides, cherchez des partenaires et venez me voir…Comptez sur mon appui, je mobiliserai mes collègues ministres et mes équipes pour vous accompagner», promet Elalamy. A en croire le ministre, les patrons de la région «ne l’ont jamais approché avec des projets». 
Ils auraient surtout d’interminables doléances et chercheraient surtout des opportunités spéculatives. A telle enseigne que Driss El Azami El Idrissi, maire de Fès, leur avait demandé «d’arrêter de pleurnicher». Elalamy, lui, n’y est pas allé par quatre chemins: «la maladie de Fès est auto-immune», et seuls ses investisseurs pourront la sauver. Et le potentiel existe: un vivier de ressources humaines de qualité, zones industrielles, connexions autoroutières, ferroviaires, et aéroportuaires. Forte de ses cinq universités, Fès-Meknès doit se pencher sur les secteurs novateurs (écosystèmes de l’aéronautique, l’automobile, NTIC…). La région devrait profiter du plan de l’accélération industrielle qui prévoit l’exonération des exportateurs marocains des taxes douanières pendant une durée de 5 ans, le développement d’au moins une zone franche par région, l’octroi du statut de zone franche aux grandes industries exportatrices se trouvant hors zone franche et l’octroi du statut d’exportateur indirect aux sous-traitants. 
«Pour Fès, une cinquantaine d’hectares sont réservés, une réserve attenante à la zone aéroportuaire», rappelle le ministre. Son département procédera également à la mise en place d’appuis renforcés au profit des régions. Ceci, afin de stimuler l’investissement industriel et favoriser un développement territorial équilibré. «Avec le plan d’accélération industrielle, le Maroc s’attelle à la mise en place d’une approche intégrée et inclusive et d’une insertion irréversible et maîtrisée dans les chaînes de valeurs mondiales», exprime Elalamy. «Ce n’est pas d’ailleurs fortuit, si nous sommes sollicités par des leaders mondiaux qui développent des projets d’envergure. Avec le dispositif intégré et novateur mis en place, ces opérateurs ont désormais davantage de visibilité et peuvent mener leurs projets dans des conditions plus avantageuses», conclut le ministre.

Les écosystèmes d’innovation aussi
Le Centre régional d’investissement (CRI) de Fès-Meknès ambitionne la promotion des écosystèmes d’innovation. C’est ainsi qu’une délégation du CRI s’est déplacée récemment à Athènes pour le lancement du projet «The Next Society». Celui-ci vise le développement des écosystèmes d’innovation en Méditerranée pour un budget de plus de 7 millions d’euros. Pour ses initiateurs, «The Next Society» comprend deux grands programmes. Le premier est MedValley. Celui-ci consacre une enveloppe de 4 millions d’euros sur 4 ans pour le développement des écosystèmes d’innovation en Méditerranée. Le 2e volet est intitulé «MedVentures». Il est estimé à 3 millions d’euros sur 4 ans et vise l’accélération de 24 clusters et 36 startups du sud de la Méditerranée. A noter que le projet offre de nombreuses possibilités de partenariats commerciaux et d’innovation entre les pôles sud-méditerranéens et européens, ainsi qu’entre les entreprises.
Par Younes Saad Alami - Source de l'article l'Économiste

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