Biennale des photographes arabes contemporains : ce qu’il faut savoir sur l’édition 2017

Biennale des photographes arabes contemporains : ce qu’il faut savoir sur l’édition 2017

Organisé par l’Institut du monde arabe et la Maison européenne de la photographie, ce jeune rendez-vous des amateurs d'images se déroulera l’automne prochain. Pour sa deuxième édition, c'est la Tunisie qui sera à l'honneur.

Une cinquantaine d’artistes répartis en huit lieux d’exposition parisiens. La deuxième édition de la Biennale des photographes du monde arabe contemporain, qui se tient du 13 septembre au 12 novembre prochains, s’annonce riche en découvertes et en innovations. Alors que l’édition de 2015 présentait un panorama du monde arabe, celle de 2017 « zoomera » sur la Tunisie, un pays aux pratiques artistiques peu mises en avant. L’événement est initié par l’Institut du monde arabe (IMA) avec l’appui de la Maison européenne de la photographie (MEP). Objectif : « sortir des clichés les plus éculés sur le monde arabe, en révéler des réalités cachées, améliorer la compréhension entre les peuples », explique Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe. L’institution qu’il préside est l’organisatrice de cette biennale avec l’appui de la Maison européenne de la photographie. Voici quatre choses à savoir sur le déroulement de l’édition de cette année.

Regarder le monde arabe autrement

L’édition de l’automne prochain est dédiée à Leila Alaoui, jeune photographe franco-marocaine, tuée lors d’un attentat terroriste à Bamako, au Mali, en janvier 2016, au moment même où ses œuvres étaient exposées à la Maison européenne de la photographie dans le cadre de la première biennale. Cette portraitiste parcourait le monde pour donner une image digne aux laissés-pour-compte.

L’hommage qui lui sera rendu traduit tout l’esprit de l’événement, qui est de croiser les regards des photographes arabes avec ceux issus d’autres régions mais qui s’intéressent au monde arabe. Résultat, « les œuvres figurant dans le cadre de cette Biennale offre une vision poétique, en comparaison avec l’atmosphère tumultueuse qui règne aujourd’hui au sein du monde arabe, faite de conflits et d’inégalités », souligne Gabriel Bauret, commissaire général de l'événement. Pour le curateur, l’idée qui sous-tend l’ensemble des expositions n’est pas de témoigner de l’actualité immédiate mais de « permettre de regarder le monde arabe autrement ».

Zoom sur la Tunisie

« En 2015, la manifestation était davantage portée par une approche généraliste. Le souci était de couvrir toutes les régions du monde arabe. Cette fois-ci, nous allons approfondir l’exploration de certains territoires et de la création photographique qui s’y développe », indique le commissaire général Gabriel Bauret.

Le choix des organisateurs s’est porté sur la Tunisie, un pays qui connaît l’émergence d’une jeune garde d’artistes talentueux. Une vingtaine de photographes contemporains ont été sélectionnés avec l’appui de la curatrice tunisienne Olfa Feki afin de participer à une grande exposition qu’abritera l’Institut du monde arabe. « Cette exposition présentera une traversée des villes et des pensées et une ouverture des frontières physiques et mentales », annonce déjà Olfa Feki, qui mène des recherches sur les arts visuels à Tunis, où elle réside.

Les Algériens seront également à l’honneur, puisqu’une exposition sera consacrée à ce pays « qui ne bénéficie pas toujours dans le domaine de l’art des mêmes attentions que les autres », fait remarquer Bruno Boudjelal. Le photographe franco-algérien assure le commissariat de cette exposition que le public pourra découvrir à la Cité internationale des Arts, à Paris.

Quelques noms à suivre

Parmi les cinquante photographes exposés, plusieurs sont d’origine tunisienne, âgés d’une trentaine d’années. Ainsi, Ziad Ben Romdhane a commencé sa carrière de photographe documentaire et de photojournaliste en 2011, au moment du printemps arabe. Il a fait partie du programme Arab Documentary Photography, soutenu par le Fonds arabe pour les arts et la culture (AFAC) basé au Liban.

Dourad Souissi vit à Tunis. Il viendra présenter à Paris une série de portraits de jeunes hommes arabes. Ce photographe né en 1979 explore les différentes régions marginalisées de son pays pour aborder les conséquences sociales et politiques de la révolution du 14 janvier 2011, qui avait chassé Ben Ali du pouvoir, en Tunisie.
Le public pourra également découvrir (ou redécouvrir) des œuvres d’artistes plus connus comme la Tunisienne Héla Ammar, une artiste visuelle spécialisée sur des questions de mémoire et d’identité. De nombreux autres artistes qui s’intéressent à cette région sont invités. A l’instar de la photographe française Scarlett Coten, qui questionne l’intimité et les identités masculines dans les pays arabes depuis une quinzaine d’années. Ou encore l’Espagnol Roger Grasas dont le travail sublime les paysages du Maghreb et du Moyen-Orient.

Où voir les images à Paris ?

Huit lieux ont été retenus pour cette Biennale. D’abord, l’Institut du monde arabe, initiateur de cette rencontre. L’IMA s’est toujours voulu un pont entre pont entre la civilisation arabe et la civilisation européenne. Ensuite, la Maison européenne de la photographie. Les travaux de trois photographes y seront exposés : l’Algérienne Farida Hamak, le Marocain Hicham Benohoud et la Russe Xenia Nikolskaya, qui a réalisé une série d’intérieurs vides au Caire.


Le public pourra ensuite se diriger à la Cité internationale des arts où sera présenté le « focus » sur l’Algérie. Vingt photographes y participent. Tous né en Algérie, ils ont entre 20 et 30 ans. quatre galeries parisiennes se sont jointes aux trois premières institutions pour compléter le parcours de la Biennale.

La Galerie Binome qui accueille deux artistes, le Français Mustapha Azeroual et la Syrienne Sara Naim. La Galerie Clémentine de la Feronnière ; Photo12 ; Thierry Marlat qui recevra l’artiste libanaise Randa Mirza. Pour finir, le parcours des œuvres seront également présentées à la mairie du IVe arrondissement de Paris.

Par Raul Mbog - Source de l'article Telerama

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