La réparation navale redémarre en Méditerranée

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Les ports de La Ciotat et de Marseille inaugurent deux formes rénovées, l'une pour les yachts de luxe, l'autre pour les paquebots de croisière. 

Effet de marée entre l'Atlantique et la Méditerranée : alors que les salariés de STX France (ex-Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire) attendent avec anxiété la présentation du montage qui doit marquer le retour de leur outil de travail dans le périmètre d'intérêts franco-italiens après les difficultés de leur maison mère coréenne, les chantiers de réparation navale du Sud vivent une nouvelle jeunesse. 
Coup sur coup ce mois-ci, La Ciotat et Marseille inaugurent deux formes rénovées qui doivent replacer la façade phocéenne dans la compétition internationale. La première, longue de 335 mètres, avait été construite en même temps que celle de Saint-Nazaire, en 1969, pour y accueillir les constructions de la Normed mise en faillite vingt ans plus tard. 
Après la relance du chantier autour de l'entretien et de la réparation de navires de haute plaisance, elle a bénéficié l'an passé d'un investissement de 15,8 millions d'euros, financé par les collectivités locales, pour l'adapter au marché des super- et méga-yachts.

L'opération comprend notamment l'installation d'un nouveau « bateau-porte » offrant plus de modularité, pour l'accueil à sec et à quai des plus grands navires privés voguant sur les mers du globe. A l'issue d'un appel d'offres polémique, sa gestion a été finalement confiée au groupe de construction allemand Lürssen, via sa filiale Blohm + Voss, une référence mondiale. Cette nouvelle offre s'ajoute à celles de 35 entreprises qui ont traité l'an passé à La Ciotat plus de 100 navires de plus de 50 mètres et généré un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros avec 700 emplois
 
Paquebots de croisière

A Marseille, la Forme 10, présentée comme « la plus grande de Méditerranée » avec ses 465 mètres de long pour 85 de large, occupera quant à elle le segment des paquebots de croisière, de plus en plus nombreux à escaler dans la cité phocéenne. Pour elle aussi, les collectivités locales et le port ont ouvert leur portefeuille, déboursant 32 millions d'euros pour sa rénovation après que son exploitation a été abandonnée dans les années 2000. 

Sa gestion a été confiée au Chantier Naval de Marseille (CNM) qui exploite déjà deux formes de 270 et 320 mètres de long relativement courantes. Son propriétaire est le groupement italien Genova Industrie Navali (GIN), lequel additionne les savoir-faire de deux familles industrielles spécialisées dans la réparation (San Giorgio) et la construction de navires de croisière de moyenne envergure (Marriotti). 

Depuis 2010, il a traité à Marseille une centaine de navires (ferries, porte-conteneurs, remorqueurs...) qui, faute de place, ne pouvaient pas être opérés sur les chantiers publics qu'il partage à Gênes. La société d'Exploitation de la Forme 10, qu'il a créée, anticipe une centaine de jours d'occupation de navires de plus de 320 mètres, son point d'équilibre, dès la première année. 

Par Paul Molga - Source de l'article  Les Echos

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