Comment Euromed travaille sur le sujet Méditerranée

Constitué de villes européennes et de celles des rives sud et est, le réseau dont Nice assume la présidence, mène plusieurs projets opérationnels pour ce qui est de l'énergie et de la sécurité. L'objectif final étant avant tout d'assurer le développement économique.

Nice préside le réseau des villes Euromed.
Nice préside le réseau des villes Euromed. (Crédits : DR)
Au cœur de préoccupations actuelles, la Méditerranée est l'objet de nombreuses attentions. Parmi lesquelles celles d'Euromed, ce réseau réunissant villes européennes, des rives sud et est, dans une sorte de collectif commun visant à réfléchir et surtout mettre en œuvre tout projet capable de tendre vers un seul et même but : une économie la plus sereine possible.

Les enjeux actuels en Méditerranée - qu'ils soient d'ordre sécuritaire ou énergétiques - sont capitaux dans ce qu'ils interagissent avec la prospérité de cette zone géographique représentant 0,7 % de la surface du globe et dont les pays qui la composent possèdent des points communs - historiques et touristiques notamment - mais aussi évidemment des particularités individuelles.

Faire du concret, avoir une stratégie, un esprit d'entreprise c'est comme cela qu'Euromed a choisi de se différencier d'autres réseaux existants, explique son secrétaire général, Bernard Massabo. Une philosophie qui se traduit par la mise en place d'initiatives capables d'avoir de l'influence sur l'économie.

Appuis

Et quitte à aider, autant utiliser le vécu. C'est le sens de la convention de partenariat signée vendredi 4 novembre dernier avec le Centre de formation et d'appui à la décentralisation de Tunisie. Un pays qui s'engage dans la décentralisation, un processus pour lequel la métropole Nice Côte d'Azur va apporter son expertise en mettant à disposition ses ingénieurs pour aider à la mise en place du système d'information géographique. "Notre système est l'un des meilleurs de France", estime Agnès Rampal, l'adjointe au maire en charge de l'Euroméditerranée. "La Tunisie va donner en gestion aux villes la voirie et l'éclairage public. Elle va donc mettre en place une première strate qui s'appuie sur l'expérience niçoise. Ce système sera ensuite généralisé".

Le plein d'énergies

Sujet prégnant, l'énergie est l'une des préoccupations majeures de l'avenir de la Méditerranée qui va, inévitablement, concentrer dans les prochaines années, les conséquences du changement climatique. Désigné lauréat de l'appel à projet Interreg Med, lancé par l'Union européenne, Euromed va ainsi mener ce projet horizontal dont le but est de relever d'ici 2020, parmi les projets verticaux, toutes les bonnes pratiques concernant l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments publics, pratiques qui pourront être retenues pour constituer une norme méditerranéenne. "Nous sommes au balbutiement de cette nouvelle façon de travailler", note Agnès Rampal. Plutôt contente que la plénière menée le 4 novembre à Nice ait rassemblé 50 villes venues de 20 pays. Une présence forte des cités de Méditerranée dit-elle quand pour certaines d'entre elles, le déplacement n'était pas "évident". Une plénière qui outre la signature de convention avec le Centre de formation et d'appui à la décentralisation a décidé la création de six commissions afin que les villes qui "souhaitent travailler de concert sur les problématiques puissent le faire efficacement". Energie, innovation, déchets, sécurité/migration, urbanisme/patrimoine et emploi des jeunes ont donc été définies. L'emploi des jeunes qui est par ailleurs l'objet d'une action spécifique d'Euromed.

La ville, bon échelon ?

"Nous avons proposé plusieurs projets pilotes à Bruxelles", indique Agnès Rampal, des projets qui s'appuient sur les besoins des entreprises, l'idée étant de former les jeunes en fonction de ces insatisfactions exprimées. "Trouvons des entreprises, amenons la formation via les universités de la Méditerranée, faisons un pacte avec les entreprises". Du concret, c'est quasi obligatoire quand on sait que le taux de non-emploi des jeunes culmine entre 20 et 30 %.

"Notre désir est de passer à l'opérationnel et que cela démarre vite. Construisons la Méditerranée de demain. Si nous attendons que les Etats se décident, cela prendra encore plus de temps".

Car ce que plaide Euromed, c'est la ville comme échelon le plus pertinent et surtout le plus réactif en matière d'initiatives à mettre en place. Un positionnement qui ne semble finalement pas laisser l'Europe si indifférente, le commissaire à la politique européenne de voisinage, Johannes Hahn, ayant fait le déplacement jusque sur la Promenade des Anglais, fait suffisamment rare pour être perçu comme engageant. Un commissaire qui a promis de réfléchir à un mécanisme plus rapide pour financer les projets pilotes. Car c'est là aussi un bât qui blesse. Les pays des rives sud et est ne sont pas formatés pour l'administration européenne. D'où des couacs dans le déblocage de certaines subventions. Mais comme ça va mieux en le disant, on ne doute pas que l'Europe aura entendu les desiderata. Quant à l'opérationnel, c'est, au-delà des intentions de bonne volonté, véritablement la vraie mesure à suivre.

Par Laurence Bottero - Source de l'article La Tribune

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