Patrimoine - Fès à l’heure de la diplomatie culinaire au service de la paix

«Diplomatie culinaire et cultures méditerranéennes au service de la paix» est le thème choisi pour la première édition du Festival de Fès de la diplomatie culinaire prévu du 14 au 17 avril prochain

la-diplomatie-culinaire-.jpgTrois jours durant, cette première édition revisitera la gastronomie méditerranéenne dans le monde du «Livre de Roger» du géographe marocain Al Idrissi. Organisé en partenariat avec plusieurs représentations diplomatiques, l’événement, à travers un programme éclectique, consacre Fès et 6 autres villes de la Méditerranée : Séville, Montpellier, Berlin, Palerme, Istanbul et Beyrouth.

«Le Livre de Roger» du géographe marocain Al Idrissi, né en l'an 1100 apr. J.-C., était considéré à l’époque, au XIIe siècle, comme l’ouvrage cartographique le plus complet et le plus précis scientifiquement du monde. Rédigé pour le Roi Roger II de Sicile, cet ouvrage, comme l’ensemble des travaux d'Al Idrissi, symbolise une harmonie entre les civilisations et les harmonies. Autour de cette expérience d’ouverture et de tolérance, la première édition du Festival de Fès de la diplomatie culinaire, prévue du 14 au 17 avril prochain au cœur de la ville de Fès, propose la gastronomie méditerranéenne dans le monde du «Livre de Roger». «À l’heure où un des plus grands géographes de l’histoire, Al Idrissi, né au Maroc, dresse l’œuvre cartographique la plus complète de l’époque, en arabe, pour le Roi Catholique de Palerme, Roger II, c'est pourtant le bruit des fers des croisés qui retentit dans cette même région du monde.

Ainsi cette œuvre, en plus de l’excellence et de la précision scientifique qu’elle apporte, symbolise l’entente entre les religions et les cultures. Et c’est pour la même raison qu’Al Idrissi a toujours porté un fort intérêt, dans la description qu’il a faite du monde, à ces villes qui étaient des carrefours entre l’Orient et l’Occident, des carrefours des cultures et des religions», indique à ce propos Faouzi Skalli, initiateur du Festival.
Pour cette première édition, «Diplomatie culinaire et cultures méditerranéennes au service de la paix» sera le thème autour duquel tourne le programme. Des expositions photographiques des cartes d’Al Idrissi des villes à l’honneur (Fès, Séville, Montpellier, Berlin, Palerme, Istanbul et Beyrouth), des soirées de gala et des tables rondes seront au rendez-vous. Chaque jour, deux villes seront à l’honneur. Deux chefs cuisiniers vivent l’expérience des marchés de la médina.

Il y aura aussi des ateliers de cuisine dans des établissements publics de formation hôtelière de la place, sous l’autorité de grands chefs nationaux et étrangers. Plusieurs conférences auront lieu les après-midi tout au long du Festival, une de chacun des chefs cuisiniers à l’honneur et une autre d’historiens et autres experts. Et tous les soirs, seront organisés des banquets diners, payants ou pas, dans un riad sélectionné. 
Un «parcours dégustatif» sera mis en place dans le Jardin de Jnan Sbil, toujours sur la thématique des itinéraires choisis par Al Idrissi.

«À travers les descriptifs qui accompagnent ses cartes dans “le Livre de Roger”, l’auteur prend soin d’expliquer comment ces villes, généralement dans le pourtour méditerranéen, étaient à la croisée des chemins qui reliaient des empires et des mondes différents. Et bien évidemment, il met l’accent sur les routes commerciales qui furent capitales, et les marchés qui en découlaient dans certaines villes. Dès lors, chacune de ces villes incarnait par elle-même cette rencontre de civilisations, à travers les étalages de ses marchés. Ensuite, chacune pouvait s’approprier les ingrédients, les épices et autres produits… venus d’ailleurs, et en faire ses propres recettes, ce qui a donné naissance à leurs spécialités locales. C’est ainsi que l’on peut dire que chacune des recettes qui continuent à constituer les emblèmes de ces villes aujourd’hui encore sont aussi le résultat des voyages des ingrédients qui ont emprunté notamment la route de la Méditerranée telle qu’elle a été décrite au 12e siècle par Al Idrissi», explique à ce propos Faouzi Skali. À découvrir du 14 au 17 avril prochain au cœur de la ville de Fès. 

Par Ayoub Akil - Source de l'article Le Matin

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