Vers une force euro-méditerranéenne de gestion des frontières

Parmi les objectifs de ce colloque, la participation au renforcement des parcours du développement technologique et du renseignement en matière de sécurité, notamment à l’ombre des mutations géostratégiques.

Résultat de recherche d'images pour "Vers une force euro-méditerranéenne de gestion des frontières"Organisé par la faculté de droit et des sciences politiques de l’université Larbi-Ben-M’hidi d’Oum El-Bouaghi, un colloque international sur “L’Algérie et la coopération policière et judiciaire en Méditerranée” a réuni des universitaires venus de différentes wilayas du pays et de l’étranger ainsi que des cadres de différents secteurs concernés afin de débattre pendant deux jours (les 11 et 12 octobre) des différentes questions liées à cette coopération, dictée dans le bassin méditerranéen afin de lutter contre les phénomènes du terrorisme, de la contrebande de drogue et de marchandises, de trafic d’armes, du crime organisé, des réseaux d’immigration illégale, etc.
Parmi les objectifs de ce colloque, la participation au renforcement des parcours du développement technologique et du renseignement en matière de sécurité, notamment à l’ombre des mutations géostratégiques. Pour Nassima Bouhraoua, doctorante en sciences politiques et droit international à l’université Alger 3, laquelle a présenté une communication intitulée “De la surveillance à la gestion des frontières en Méditerranée, une approche conceptuelle entre élargissement et approfondissement de la notion de sécurité”, c’est un thème important et d’actualité qui traite de l’évolution des notions de frontières et de sécurité dans le cadre du partenariat avec l’Union européenne(UE). “Nous sommes arrivés à un point très important qui nous pousse à réfléchir si tous ces partenariats avec l’UE portant sur la coopération dans des domaines importants et stratégiques pour notre pays, à savoir la coopération policière et judiciaire servent réellement la sécurité des pays du Sud”, a-t-elle affirmé. Et de s’interroger : “Ces pays du Sud ne travaillent -ils pas plus en tant que remparts, en tant qu’agents de sécurité à distance à travers les frontières ? Les pays du Sud de la Méditerranée ne peuvent-ils pas eux aussi présenter des propositions pour un partenariat gagnant-gagnant ?” Quant à Tewfik Hamel, chercheur à l’université Paul-Valery (Strasbourg), il est intervenu sur “La fortification des frontières de l’UE, quelles conséquences sur la coopération sécuritaire algéro-européenne ?”, expliquant que “le but de la fortification des frontières n’est pas d’éliminer des mouvements transfrontaliers, mais d’imposer des coûts élevés aux infiltrés éventuels. En fait, la volonté politique de lutter contre l’immigration a eu lieu tout en gardant les frontières ouvertes aux capitaux, aux marchandises et services, c’est ce qu’il faut entendre à travers cette fortification des frontières car l’un des aspects les plus contradictoires de ces transformations des frontières a été la dilution des frontières comme obstacles économiques tout en renforçant en même temps, comme obstacle, la circulation de certaines catégories de personnes”. ET d’ajouter : “Cette politique a été menée par l’UE depuis les années 1990 et s’est accélérée après le 11-Septembre, elle a eu des implications énormes sur les politiques intérieurs des pays maghrébins, les pays européens ont exercé des pressions sur les pays du Maghreb pour exécuter certaines politiques qui répondent aux intérêts des pays occidentaux. Cela les a menés à “externaliser” leur politique. Autrement dit, une certaine délocalisation du traitement et du contrôle des frontières de l’UE plus vers le Sud. Et cette externalisation s’accompagne le plus souvent par un transfert des ressources humaines et matérielles». Le conférencier fera savoir qu’“il y a trois objectifs derrière l’externalisation : la flexibilité, la baisse des coûts opérationnels et l’amélioration de la qualité du service, l’externalisation est un concept économique qui a été transposé géopolitiquement et dans le cas de l’UE, on trouve qu’actuellement les pays de l’Afrique du Nord jouent un rôle de sous-traitants sécuritaires au profit de l’Europe”, a-t-il conclu.

Source de l'article Liberté Algérie

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