Commerce et terrorisme en Méditerranée - Les dirigeants des deux rives cherchent des intérêts convergents

La marche qui s'est déroulée à Paris pour dénoncer les actes terroristes en présence des dirigeants des pays du sud de la Méditerranée pousse-t-elle à une réflexion plus profonde sur l'intégration dans cet espace?

Les dirigeants des deux rives cherchent des intérêts convergentsDe plus en plus, le commerce et la sécurité semblent devoir aller de pair lorsqu'il s'agit de définir les relations entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Tous les dirigeants de ces pays cherchent des facteurs de sortie de crise si possible en commun ce que proposent les Accords d'association. Mais cela ne suffit pas puisqu'il y a aussi la présence militaire étrangère dans des régions lointaines comme au Sahel sans frontière avec la Méditerranée. Mais qu'à cela ne tienne, comme estimé en décembre dernier dans une tribune d'Elisabeth Guigou, membre de l'Institut de prospective économique en Méditerranée. Selon elle, les défis économiques et environnementaux ne seront réglés que dans un cadre méditerranéen.
Néanmoins, c'est en ce moment même que l'Europe est considérée comme faible avec des présidences de l'Union qui ne brillent pas par leur solidité économique comme ce fut le cas avec la Grèce et l'Italie.
C'est aussi en ce moment que des crises affectent la stabilité du sud de la Méditerranée et de l'Afrique subsaharienne et c'est dans ce contexte difficile que les sociétés européennes et méditerranéennes doivent coopérer avec des entraves multiples dont le conflit israélo-arabe n'est pas le moindre; lui qui a donné un coup d'arrêt à l'apparition de la puissance de l'UPM.
Dans ces deux parties du globe, les sociétés sont en quête de stabilité politique et de développement socio-économique. En Europe et en Afrique, les dirigeants cherchent des intérêts communs ou complémentaires et ils les trouvent dans le développement du commerce et la lutte contre le terrorisme.
Malgré ce travail, la Méditerranée reste l'une des régions économiquement les moins intégrées au monde et la construction euro-méditerranéenne et les différentes initiatives de collaboration proposées depuis près de trente ans ont eu des résultats contrastés, selon l'institut. L'Europe ne peut plus s'arrimer au destin de l'Amérique ni à celui de l'Asie et il lui reste la Méditerranée pour en faire une interface avec l'Afrique. Cette intégration méditerranéenne permettra aux deux blocs de peser significativement dans la mondialisation. C'est aussi un moyen pour combattre certains phénomènes comme l'émigration clandestine et la montée du fondamentalisme menaçant la sécurité des pays des deux rives.
C'est dans ce cadre que les dirigeants de nombreux pays plaident en faveur du renforcement des échanges humains et commerciaux ainsi que des investissements.
Le champ de la coopération est large et comprend aussi bien les domaines du développement humain, l'agriculture, l'énergie, la sécurisation des investissements et le soutien aux PME. L'esprit de Barcelone qui a déjà vingt ans, peut-il se renouveler pour construire un avenir commun entre l'Europe et l'Afrique?
La condition en est que les malentendus soient dissipés. On se rappelle qu'en décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré que certains responsables de l'Union européenne se comportent en autocrates en réponse à des déclarations de responsables de l'UE à la presse algérienne. Avec la technostructure de l'UE à Bruxelles, il y a une nouvelle direction, un nouveau président et une nouvelle représentante de la politique extérieure avec lesquelles «nous entretenons des consultations et de bons contacts. Toutefois, il y a aussi des eurocrates qui se comportent en véritables autocrates», a-t-il dit.
L'Algérie a d'excellentes relations avec les Etats membres de l'UE et des contacts de qualité, a-t-il souligné ajoutant que l'Algérie est un grand associé de l'Union européenne, qui a de grands intérêts avec elle. Ces intérêts doivent évoluer vers plus d'équilibre, a encore déclaré le ministre des Affaires étrangères affirmant que «nous n'acceptons pas l'ingérence des Etats dans les affaires algériennes, ni d'organisations internationales».

Par Ali Tirichine - Source de l'article l'Expressiondz

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