La Banque mondiale, en partenariat avec l’Union Européenne et le Centre Régional pour l’Energie Renouvelable et l’Efficacité Energétique (RCREEE) organise un atelier régional maghrébin sur l’efficacité énergétique des climatiseurs du 17 au 18 Février 2015.
L’atelier est organisé avec le soutien de le Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) et de Agence Nationale tunisienne pour la Maîtrise de l’Energie (ANME)
Le secteur de l’énergie au Maghreb est lourdement dépendant des combustibles fossiles et souffre d’une efficacité réduite dans l’utilisation finale d’énergie au niveau des secteurs clés, comme l’industrie, le transport, le tertiaire et le résidentiel. En 2012, le secteur du bâtiment (tant résidentiel que tertiaire) a représenté 33% de la consommation totale d’électricité dans les quatre pays du Maghreb, légèrement moins que le secteur industriel (37%). La consommation d’énergie dans ce secteur a augmenté en moyenne de 6% par an au cours des dernières années, principalement en raison de la croissance en exponentielle de l’utilisation des appareils électroménagers et des climatiseurs. Ceci a engendré des coupures de courant pendant les mois d’été aussi bien en Tunisie qu’en Libye et en Algérie.
Une évaluation du potentiel d’efficacité énergétique dans les pays du Sud-est de la méditerranée conduite par le Plan Bleu en 2011 a indiqué que des économies d’énergie significatives (13 à 18% de la consommation d’énergie finale) pourraient être réalisées si des climatiseurs efficaces devaient être introduits. Bien que la pénétration de climatiseurs dans le Maghreb est encore considérée comme modeste, avec un taux d’équipement des ménages se situant entre 5% au Maroc, à 14% en Tunisie, environ deux millions de climatiseurs sont ajoutés chaque année sur le marché de toute la région. Afin de répondre à la demande maximale d’électricité, les pays du Maghreb auront à construire annuellement de nouvelles capacités de centrales électriques allant de 1, 5 à 2 GW avec un coût avoisinant les 1, 2 à 1, 6 milliards US$. Si des climatiseurs efficaces auraient été introduits à la place de ceux déjà installés, le besoin de capacité supplémentaire de centrales électriques pourrait être significativement réduit.
L’assurance que de nouveaux climatiseurs aient un classement de haute performance énergétique et utilisent des réfrigérants avec un bas potentiel global de réchauffement (GWP) est une mesure financièrement efficace – particulièrement comparé aux investissements supplémentaires pour la construction de nouvelles centrales électriques – et que l’on considère comme option gagnante permettant de faire face à l’augmentation de la pointe de la demande d’électricité. Cependant, ceci exige la mise en place d’un cadre réglementaire bien défini couvrant les normes à appliquer, les incitations financières à mobiliser et la sensibilisation du public pour fournir les motivations appropriées aux consommateurs en vue d’acquérir des équipements de climatisation plus efficace.
Toutefois, le marché des climatiseurs n’est pas bien réglementé dans les pays du Maghreb ; Seulement l’Algérie et la Tunisie ont des normes en place, qui d’ailleurs ne sont appliquées qu’en Tunisie mais pas d’une manière rigoureuse en raison du manque de contrôle des opérations d’étiquetage. Une grande partie des équipements de climatisation les moins efficaces énergétiquement provient du marché algérien où la plupart de ces équipements est assemblée localement et se fait ensuite acheminée illégalement à travers les frontières des pays voisins. Le fait de viser ce marché, devrait contribuer à améliorer les performances énergétiques des équipements dans ce marché et dans celui des pays voisins. Les pays du Maghreb ont déjà établi une bonne collaboration en matière d’efficacité énergétique avec le "Comité Maghrébin de l’Electricité" (COMELEC) et le "Centre Régional pour les Energies Renouvelables et l’Efficacité Energétique" (RCREEE), qui sont des organisations indépendantes ayant conduit des travaux analytiques sur l’efficacité énergétique dans le Maghreb et publié des rapports nationaux et régionaux en la matière.
Sur la base de cette coopération existante, le COMELEC avec RCREEE peut aider à rassembler des parties prenantes clés pour identifier des domaines d’actions qui aideraient à accélérer la mise en œuvre d’une réglementation harmonisée sur l’efficacité énergétique dans cette région.
Etude régionale sur le marché des climatiseurs dans les pays du Maghreb Compte tenu de ce contexte, la Banque mondiale vient de lancer en collaboration avec l’Union Européenne une étude régionale sur l’efficacité énergétique des climatiseurs, à travers une enquête détaillée du marché de ces équipements dans chacun des quatre pays du Maghreb : Algérie, Libye, Maroc et Tunisie. Une telle enquête permettra de mieux connaître la configuration du marché actuel de la climatisation dans chacun de ces pays aussi bien au niveau de ses caractéristiques économiques que techniques, d’établir la situation de référence du marché actuel des équipements de climatisation individuelle et d’effectuer une analyse rigoureuse de l’offre et de la demande de ces équipements et des perspectives de leur évolution. Cette étude permet de dégager une série de recommandations visant la mise en place d’un ensemble de mesures institutionnelles, réglementaires, incitatives et financières. De telles recommandations informeront les gouvernements, les bailleurs de fonds et les autres parties prenantes sur la manière de concevoir et de mettre en œuvre tout un programme d’efficacité énergétique des climatiseurs de façon coordonnée et durable.
L’objectif d’une telle étude étant de lancer un processus d’harmonisation des standards de performance énergétique des climatiseurs et d’examiner les possibilités de synergie d’intégration entre les pays de la région en matière de certification énergétique des climatiseurs.
Dans le cadre de cette étude, il est prévu des actions de concertation et de dissémination à travers l’organisation d’un atelier permettant de faire participer différentes parties prenantes concernées par cette problématique ; à savoir : des représentants gouvernementaux, le secteur privé, des ONG ainsi que des experts du marché des climatiseurs. L’objectif d’un tel atelier étant de présenter et de discuter avec les acteurs clés les résultats des travaux réalisés en vue de leur dissémination aux parties prenantes de la région, mais aussi aux bailleurs de fonds concernés.
Source de l'article PortailCdr
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