La BEI croit au potentiel de l’économie sociale et solidaire en Méditerranée

Première institution internationale à intervenir dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, la Banque Européenne d’Investissement s’est vu remettre le 8 novembre 2014 une étude approfondie sur ce sujet, commandée quelques mois plus tôt au FEMISE. 

Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement. (Photo N.B.C)Les économistes du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques dressent un état des lieux, décryptent les mécanismes de l’économie sociale et solidaire en Tunisie, au Maroc et en Egypte. Ils livrent également des pistes pour structurer un phénomène encore émergent.

Et si l’économie sociale et solidaire constituait l’une des réponses du printemps Arabe ? La Banque Européenne d’Investissement, davantage connue pour le financement d’infrastructures, s’interroge depuis un an sur les potentialités de cette nouvelle forme d’économie à la fois humaine et inclusive. 

« Nous avons commandé au FEMISE un rapport sur l’économie sociale et solidaire car nous devons repenser l’intégration régionale. La BEI va conclure en décembre un troisième accord avec une association de microcrédit », a annoncé Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, le 8 novembre 2014. Cette journée dédiée à la contribution de l’ESS au développement en Méditerranée clôturait les 10èmeRendez-vous économiques de la Méditerranée à Marseille et s’appuyait sur les travaux du FEMISE. 

Intitulé « Économie sociale et solidaire : vecteur d’inclusivité et de créations d’emplois en Méditerranée », le rapport répond aux questions posées par la BEI via son bras armé en Méditerranée, la Facilité Euro-méditerranéenne d’Investissement et de Partenariat. La FEMIP œuvre à la création d’un programme d’assistance technique destiné à identifier les acteurs de l’ESS au Maroc et en Tunisie.

Potentiel dans l’assurance et l’agriculture

David Demulier, chargé de conseil et de développement à la FEMIP (à g.)
et Henry Marty-Gauquié, représentant de la BEI en France. (Photo N.B.C)
« Nous assistons à une résurgence des associations, des coopératives. Comment l’ESS s’exprime-t-elle ? Qui sont les acteurs et comment répondre aux nouveaux besoins ? Cette étude permet de valider le véritable potentiel de cette nouvelle forme d’économie et de parvenir à un modèle durable et indépendant de toutes formes de subventions », explique David Demulier, chargé de conseil et de développement à la FEMIP. 

Applicable à l’ensemble des secteurs d’activités, l’ESS présente des leviers de croissance notamment dans le domaine agricole. Elle pourrait contribuer à « rééquilibrer les territoires », précise Henry Marty-Gauquié. Le représentant de la BEI en France évoque également un « fort potentiel dans le secteur assurantiel », avec le vieillissement des populations et l’absence de protection sociale. 

La BEI, qui entend développer la microfinance, les prêts participatifs et qui a noué des relations avec le secteur mutualiste, entrevoit une possible évolution du secteur bancaire. Les économistes du Femise suggèrent en effet la création d’une banque éthique dans chaque pays et le développement d’outils de financement dédiés à l’économie sociale et solidaire. 


Par Nathalie Bureau du Colombier - Source de l'article Econostruminfo

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