François HOLLANDE « La Méditerranée doit être un espoir de développement commun et solidaire »

A l’occasion de la commémoration du 70ème anniversaire du débarquement en Provence, le Président de la République française, M. François HOLLANDE, a rendu un vibrant hommage aux personnes venues de la rive Sud de la Méditerranée pour libérer la France et l'Europe de la dictature nazie.

En présence notamment de douze chefs d’Etat africains et des représentants de quinze autres pays, le Président de la République française a prononcé un discours sur le bâtiment Charles-de-Gaulle, le 15 août 2014, à Toulon (France).

Ce discours de commémoration, dont nous vous proposons ici des extraits, a donné l’occasion au Président d’évoquer le destin commun que partagent les Français et les peuples de la rive Sud de la Méditerranée.

« Le deuxième acte de la libération de la France s'est joué ici même, sur ces côtes, il y a 70 ans. C'était le Débarquement de Provence. […] Il y avait surtout les soldats de l'armée d'Afrique, les soldats qui venaient d'Algérie, du Maroc, de la Tunisie, c'étaient les plus nombreux. […] Voilà ce qu'était cette armée, une armée de toute l'Afrique ; une armée mélangée, une armée composite, cosmopolite.
[…]

A la jeunesse d'Afrique, je veux dire que nous n'avons pas oublié le sacrifice des anciens et que la France sait ce qu'elle leur doit, même si elle a mis du temps, trop de temps, pour en tirer toutes les conséquences en termes d'émancipation et de reconnaissance. Merci jeunesse d'Afrique d'être fidèle au message des anciens. […] C'est au sud, oui c'est au sud que l'Europe doit son salut et elle ne doit jamais l'oublier. 
[…]

Cette dette, elle n'est pas seulement morale ou financière ; cette dette, elle est politique. Et elle nous oblige, nous la France, à une solidarité face aux menaces d'aujourd'hui, à toutes les menaces et d'abord en Afrique. »

1944 et 2014 : des destins communs

Alors qu’en 1944, les peuples du Sud de la Méditerranée se sont battus aux côtés des Européens pour libérer l’Europe des dictatures fascistes, c’est, en 2014, au tour des Européens, et des Français en particulier, de s’engager pleinement aux côtés des pays du Sud de la Méditerranée en faveur de la liberté, la paix et le développement.

« Il y a 70 ans, la paix est venue du sud des rives de la Méditerranée. »

« Oui, nous, la France, l'Europe, devons maintenant à notre tour rendre au sud ce qu'il a été capable de nous donner à l'été 1944. Nous devons lui apporter soutien, appui, sécurité, solidarité, développement. »

Plus que jamais, les deux rives de la Méditerranée doivent œuvrer ensemble à la construction d’un espace de prospérité partagée.

« Et aujourd'hui, il nous faut encore lutter pour construire un espace de paix, de solidarité, de développement en Méditerranée. Les défis sont immenses, nous les connaissons et cet été 2014 a été hélas marqué par des conflits, des massacres et des guerres.
[…]

Nous ne pouvons pas accepter de voir la Méditerranée se transformer en cimetière quand mois après mois, des hommes, des femmes, des enfants espèrent trouver de l'autre côté une vie meilleure, ce qui est une illusion. Nous ne pouvons pas accepter que cette mer qui est "notre mer' qui nous rassemble tous depuis l'Antiquité, que cette mer devienne le symbole de nos peurs, de nos insuffisances, de nos incapacités à régler les conflits ou à maîtriser les mouvements de population. 
[…]

La Méditerranée doit être un espoir de développement commun et solidaire. […] Aujourd'hui, c'est la prospérité, c'est la sécurité, c'est le progrès, c'est la paix qui doivent être partagés entre les deux rives de la Méditerranée.
[…]

Alors à nous d'être à la hauteur des héros de Provence, ceux qui ont uni à tout jamais l'Europe et l'Afrique ! ».

Le discours du Président a fait écho à sa déclaration prononcée il y a deux ans, le 27 août 2012, lors de la XXème Conférence des Ambassadeurs. Soulignant alors l’existence de « nombreuses complémentarités entre les deux rives de la Méditerranée », M. HOLLANDE avait déclaré : « Ma priorité, c’est de développer ce que j’appelle une "Méditerranée de projets" ».

Source de l'article Dimed

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