Maroc-Tunisie : Les piliers du Grand Maghreb

En attendant que le Grand Maghreb soit une réalité, le Maroc et la Tunisie donnent un bel exemple pour toute la région. Faute d’un regroupement régional uni et solidaire, les deux pays traduisent leur amitié et leur fraternité, sincères, en un partenariat stratégique multidimensionnel au service du développement des deux pays

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C’est le principal enseignement à tirer de la visite que vient d’effectuer le roi Mohammed VI en Tunisie. Pays que le souverain qualifie de son deuxième pays. C’est d’ailleurs en exprimant ses sentiments personnels envers la Tunisie que le roi Mohammed VI a entamé le discours qu’il a prononcé, le 31 mai, devant l’Assemblée nationale constituante tunisienne. Tout en mettant en exergue les liens historiques qui unissent le Maroc et la Tunisie, le souverain a souligné que c’est à ce pays qu’il a réservé le plus grand nombre de visites officielles, en rappelant qu’avant lui, Mohammed V et Hassan II ont aussi effectué des visites qui restent dans la mémoire collective.
 Le roi Mohammed VI a revisité le passé pour mieux entrevoir l’avenir. Un avenir qu’il place sous le signe de l’espoir de voir les relations fructueuses entre le Maroc et la Tunisie nouvelle servir de « modèle à suivre dans les relations maghrébines ». Par la même occasion, le souverain a réitéré le soutien du Maroc au processus de construction démocratique tunisien. Et d’ajouter : « Nous avons à coeur de poursuivre l’action sincère que nous menons afin de consolider les relations de fraternité, de coopération et de solidarité qui unissent nos deux pays dans les différents domaines, et de les hisser, à terme, au niveau de partenariat stratégique exemplaire ». 
Dans cette nouvelle ère ouverte dans les relations maroco-tunisienne, le souverain a insisté sur la mise en place de projets structurants communs dans des domaines à forte portée sociale dont notamment l’enseignement, l’emploi, la formation et la santé, avec comme cible prioritaire les jeunes et les femmes. Ce que le roi Mohammed VI a appelé « la fraternité maroco-tunisienne » se trouve ainsi davantage renforcée. Le souverain souhaite qu’il en soit de même entre les pays de tout le Maghreb. La construction maghrébine ne pouvant être possible sans l’amélioration des relations bilatérales entre les différents pays du Grand Maghreb, le Maroc se dit prêt, par la voix de son Roi, à renforcer ses liens avec tous les pays de cette région qui sont mus par la même volonté. 
« La région maghrébine ne doit pas manquer son rendez-vous avec l’Histoire, pas plus que notre Union ne devrait demeurer en dehors de la logique du temps », a insisté le souverain en dénonçant l’ensemble des blocages actuels, dont la fermeture des frontières. Et d’ajouter : « L’Union du Maghreb n’est plus un choix facultatif ou un luxe politique superfétatoire. Elle est devenue plutôt une revendication populaire pressante, une exigence régionale stra- tégique incontournable ». 
En décrivant certaines attitudes contreproductives qui, si elles persistaient, compromettraient l’avenir de la région, le roi Mohammed VI appelle à l’émergence d’un ordre maghrébin nouveau, sur la base de l’esprit et de la lettre du traité fondateur de Marrakech qui vient d’achever sa 25e année d’existence. Cet appel met les dirigeants des différents pays devant leurs responsabilités : « Les Etats du grand Maghreb sont appelés, aujourd’hui plus que jamais, à faire preuve de volonté sincère pour surmonter les obstacles et les écueils artificiels qui entravent le lancement effectif de notre Union, dans un climat de confiance, de dialogue, de bon voisinage et de respect mutuel des spécificités nationales ». 
Le discours royal a été fortement applaudi par les membres de l’Assemblée constituante tunisienne. A l’ouverture de cette séance plénière extraordinaire, le président de cette institution a loué le modèle marocain dans le domaine de la démocratie transitionnelle dont s’inspire la Tunisie. Mustapha Ben Jaafar a aussi remercié le Maroc et son Roi pour le soutien inaltérable exprimé en faveur de son pays.
Par Mohamed Zainabi - Source de l'article l'Observateur du Maroc

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