Transition vers la démocratie en Syrie : le projet financé par le FEDEM présente un rapport sur la transition après-conflit



Les experts syriens et les activistes de la Transition vers la démocratie en Syrie - une initiative financée par le Fonds européen pour la Démocratie (FEDEM) - ont présenté un rapport complet sur la transition démocratique d’après-conflit en Syrie.

Le Directeur exécutif du FEDEM, Jerzy Pomianowski, a déclaré lors de sa présentation que tandis que beaucoup pensent qu’il est trop tôt pour discuter de l’après-conflit en Syrie, "il est toujours important de réfléchir sur comment l'avenir d'une démocratie peut se dessiner."
 
"Il y a des points dont nous pouvons parler dès maintenant. Nous pouvons parler des dossiers criminels, nous pouvons parler du secteur de la sécurité. Ceux-ci ne sont pas à réserver seulement pour l’après-conflit," a déclaré le docteur Radwan Ziadeh, le Directeur exécutif du Centre syrien d'Études Politiques et Stratégiques. Rania Kisar, l'activiste fondatrice du Comité de Révolution Féminin, a souligné le besoin d’établir une feuille de route d'une façon plus large: "si nous ne planifions pas, le chaos suivra".

Mme Kisar a décrit ce qu'elle considère être la renaissance d'un pays entier : "les jeunes Syriens sont avides de  connaissances, car ils n’ont  pas eu l’occasion d’apprendre. Leur évolution est phénoménale parce qu'ils ont le désir, l'espoir et la détermination de le faire".Mme Ekhlass Badawi, l'ancienne député syrienne et membre du Groupe de travail sur la Réforme Politique et Administrative de la Chambre d’Experts Syriens, a décrit le rôle des femmes dans la Syrie aujourd'hui : "en plus de l'aide aux blessés, les femmes prennent leur place dans le combat d'hommes. Elles jouent un rôle dans l'élaboration des politiques. La Révolution a émancipé les femmes en Syrie."
 
Au-delà de l'espoir, les besoins restent énormes, depuis les outils éducatifs simples jusqu’à la politique générale. Les experts ont exprimé le besoin d'outils pédagogiques pour les jeunes Syriens qui sont activistes : du contenu et des études de cas pour développer la gestion stratégique et la résolution de conflits, entre autres. Ils ont parlé des défis de la dramatique crise humanitaire qui sévit dans le pays. Ils ont aussi souligné le besoin d'assistance politique de l'opposition : "l'UE doit repenser son rôle et développer une grande stratégie. Actuellement, ce sont les pays du Golfe qui remplissent ce vide."

Au sujet de la réconciliation future, M. Ziadeh a décrit les propositions concrètes de la feuille de route afin d'aider  à "unir un pays divisé" : 1) créer une base de données de toutes les violations des Droits de l'homme, 2) créer un tribunal spécial pour la Syrie et 3) le rapport et l'aide à la résolution des disparitions. Mme Kisar s'est concentrée sur un point : "notre première priorité est la justice transitoire."

La Feuille de route de Transition de la Syrie, publiée l'automne dernier par le Centre Syrien des Études Politiques et Stratégiques et la Chambre des Expert Syriens, traite les sujets de la réforme constitutionnelle, la réforme politique et administrative, la réforme électorale, la réforme économique, la justice transitoire et la réforme du secteur de sécurité. Elle a été approuvée par la Coalition nationale de la Révolution syrienne et des Forces d'Opposition et le Gouvernement Provisoire syrien.
 
Le Fonds européen pour la démocratie assiste les organisations de la société civile, les mouvements et les militants individuels pro-démocratie qui agissent en faveur d'un système multipartite pluraliste quels que soient leur taille et leur statut formel. Le FEDEM apporte aussi son soutien aux jeunes leaders, ainsi qu'aux médias et journalistes indépendants, à condition que les bénéficiaires respectent des valeurs démocratiques clés, les droits de l'homme et les principes de la non-violence. Des organisations de défense des droits de la femme et des militantes féministes recevront le soutien du FEDEM et l'égalité des sexes sera prise en compte dans toutes les décisions et actions financées par le FEDEM.
 
La Commission européenne finance le projet « Soutien au Fonds européen pour la démocratie » dans le but de soutenir le fonctionnement de base du FEDEM dans le voisinage européen, en tant qu'acteur clé du renforcement et de la promotion de la démocratisation et de la démocratie solide et durable dans les pays en transition politique et dans les sociétés luttant pour la démocratisation. 
 
Pour en savoir plus
Fonds européen pour la démocratie – Site internet
Soutien au Fonds européen pour la démocratie – fiche
EU Neighbourhood Info Centre – Syrie

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