Contexte difficile pour la Copeam à Tunis

La Tunisie s'apprête à abriter la 21e Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (Copeam) qui se tiendra à Gammarth du 10 au 13 avril prochains. 

Une rencontre a eu lieu la semaine dernière à Tunis entre le ministre de la Culture Mourad Sakli et Luigi Malesani, secrétaire général de la Copeam, pour discuter les préparatifs en cours de cet important événement qui verra la participation d'un grand nombre d'acteurs du domaine de la télévision. Les deux parties ont discuté des moyens pour encourager les festivals et les événements culturels en leur accordant des cotisations préférentielles pour participer à la conférence en contrepartie d'une couverture médiatique des travaux de la conférence. 
La conférence qui se tiendra sur le thème «Méditerranée: repenser la coopération», aura au programme trois sessions plénières portant sur les thèmes «Réinventer un avenir commun», «La place des jeunes» et «L'apport des médias». De plus, l'Assemblée générale sera cette année élective, prévoyant le renouvellement du président et des vice-présidents, d'une partie du Comité de direction, ainsi que des présidences des commissions de la Copeam, précise le site officiel de la conférence. Mais cette réunion intervient dans un contexte politique et économique très difficile. L'UE qui accompagnait la majorité des projets de la Copeam a réduit leur participation. 
De plus, la France et l'Italie qui pilotent la Copeam, sont plongées dans des problèmes internes qui risquent de perturber leur participation à ce Sommet international de l'audiovisuel. France 2 va faire face à une grève. Par ailleurs, la Cfdt, le Snpa-CGC, la CGT, FO et le SNJ affirment que la direction du groupe audiovisuel public a confirmé «les projets de fermeture de l'Aitv (une agence d'image spécialisée sur l'Afrique, Ndlr) de Malakoff et d'externalisation du sous-titrage des journaux de France 2». «45 postes de journalistes en CDI dans l'établissement du siège sont désormais menacés», affirme l'intersyndicale dans un communiqué. 
Les négociations sur le plan de départs volontaires annoncé en octobre et portant sur 361 postes, qui s'ajouteraient aux 500 postes supprimés dans le groupe audiovisuel public depuis 2 ans, doivent encore durer quelques semaines. France Télévisions veut ramener les effectifs à 9.750 en moyenne en 2015 pour obtenir l'équilibre des comptes malgré la baisse annoncée de la dotation publique. En Italie, la crise économique est passé par là. La RAI ne peux pas soutenir les programmes proposés par la Copeam. 
Du coup, elle est obligée de faire dans le tarif syndical. Pareil pour la majorité des autres pays de la rive Sud de la Méditerranée, surtout pour la Syrie et l'Egypte qui vivent une situation intérieure politique, économique et surtout médiatique très délicate. Une crise financière aiguë pour la rive Nord pour des pays comme l'Espagne, la France, l'Italie ou la Grèce et une situation identique pour les pays de la rive Sud, comme l'Afrique du Nord, notamment le Maroc qui fait face à une crise dans son audiovisuel à cause du gouvernement islamiste Benkirane. Même la Tunisie subit la crise à cause de la révolution et la baisse des recettes publicitaires. Enfin, l'Algérie demeure le seul pays stable, mais qui a décidé de zapper la Copeam, en raison de la présidentielle du 17 avril. L'Algérie à travers sa télévision publique, ne participera pas avec une forte délégation (elle sera représentée seulement par le directeur de la coopération). L'Algérie participe symboliquement à la majorité des grands projets de la Copeam.

Par Amira Soltane - Source de l'article l'Expressiondz

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