La Méditerranée intéresse Bruxelles

"Une partie importante de la Méditerranée est actuellement au-delà de la juridiction des Etats riverains, et reste de ce fait largement non protégée, non explorée et non exploitée", a remarqué jeudi la commissaire à la pêche et aux affaires maritimes. Elle a donc appelé les états membres riverains à mieux l'exploiter et la contrôler via la proclamation de zones économiques exclusives (ZEE).

La mise en place de ZEE, régies par le droit international de la mer, comme beaucoup de pays membres de l'UE l'ont fait dans l'Atlantique et dans la Baltique, permettrait aux Etats côtiers d'étendre leurs droits souverains jusqu'à 200 milles nautiques, a souligné Mme Damanaki.
Cela permettrait un meilleur contrôle de l'accès aux ressources de pêche, la prévention de la pollution ou le développement de l'exploitation des ressources énergétiques. "Etendre les eaux territoriales signifie étendre les eaux européennes en y permettant une meilleure gouvernance", a souligné la commissaire.
Pour "sensibiliser" à l'enjeu, Mme Damanaki a présenté une étude chiffrant à plus de 2,7 milliards d'euros par an les bénéfices potentiels de l'établissement de ZEE dans le Golfe du Lion, entre la Sicile et Malte et en mer Adriatique.
Alors que neuf pays n'appartenant pas à l'UE disposent de ZEE en Méditerranée ou ont lancé les procédures pour ce faire, notamment l'Egypte, Israël, le Maroc et la Tunisie, seuls Chypre, la Croatie, la France et l'Espagne ont suivi cette voie dans l'UE.
Paris et Madrid discutent actuellement des délimitations de leurs ZEE respectives. La Grèce, qui souhaiterait décréter une telle zone et mener des explorations pétrolières en mer Egée, où une dispute de souveraineté l'oppose à la Turquie, a récemment plaidé pour "une politique européenne commune" en la matière.

La proclamation de ZEE, et les négociations nécessaires aux délimitations de ces espaces, souvent susceptibles de se chevaucher en Méditerranée, "relève des droits souverains" des Etats, a insisté la Commissaire. Mais elle a jugé que la Commission peut contribuer à la mise en place d'un "cadre commun de dialogue et de procédures" pour huiler les rouages, tant entre Etats membres qu'avec les pays voisins.
Source de l'article Le Figaro

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