Comparé à la Tunisie, le Maroc offre de meilleures perspectives de croissance et a aussi mieux géré la transition politique depuis le printemps arabe.


Depuis le printemps arabe, les trajectoires du Maroc et de la Tunisie divergent, essentiellement du fait d'une gestion différente de la transition politique. Le Maroc a ainsi fait rapidement avaliser sa nouvelle Constitution par référendum en juillet 2011, puis lancé des réformes dont celle, en juin, de la caisse de compensation. 

Traditionnellement, ce mécanisme amortissait les variations de cours des matières premières auprès des consommateurs. La structure va progressivement évoluer vers des prestations octroyées directement aux personnes les plus démunies. Dans le même temps, la Tunisie est toujours à la recherche d'un consensus autour de sa nouvelle loi fondamentale et s'apprête à faire de 2013 une nouvelle année de transition.
Les deux économies ont pourtant des points en commun. L'une et l'autre attirent des flux touristiques conséquents, composés à 80 % d'Européens. Mais le Maroc, qui accueille traditionnellement une clientèle de luxe, a été moins pénalisé que son voisin par la crise de la zone euro. Sauf accident agricole, « le Maroc devrait enregistrer une croissance d'au moins 4 % en 2013 et en 2014 », estime Arnaud Louis, analyste de Fitch Ratings, quand la Tunisie devrait, elle, se contenter de 2 à 3 %.

Soutien international

A ce stade, Fitch Ratings a revu à la baisse sa note sur la Tunisie. Les deux pays sont « BBB- » mais, cette fois, la note de la Tunisie est assortie d'une « perspective négative » quand Rabat bénéficie d'une « perspective stable », inchangée depuis 2007. L'un comme l'autre des deux pays bénéficient d'un soutien international conséquent. Mais là encore, Rabat prend l'avantage. Pendant que la Tunisie, soutenue par de nombreux créanciers multilatéraux, est priée par le FMI de faire le ménage dans son système bancaire, plombé par 13 % de créances douteuses, le Maroc, lui, ne connaît pas les mêmes vicissitudes. Il est le premier pays à bénéficier d'une nouvelle facilité du FMI sous la forme d'une ligne de précaution de 6 milliards de dollars, sur laquelle il peut tirer selon ses besoins. Un confort qui ne l'empêche pas d'avoir recours aux investisseurs. Il vient tout juste d'émettre des obligations à hauteur de 1,5 milliard de dollars.
Par Michel de Grandi, source de l'article  Les Echos

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