L’Union pour la Méditerranée toujours d’actualité ?


Au cas où certains l’ignoreraient, l’Union pour la Méditerranée (UPM) bouge encore.

Le 13 novembre à Bruxelles, elle a refait surface à l’occasion de la tenue d’une réunion-éclair du bureau de l’UPM. 
Une réunion non seulement très brève, mais à huis clos où, bien sûr, les journalistes n’étaient pas les bienvenus et qui, de ce fait, sont restés sur leur faim lors de la conférence de presse. Conférence de presse entamée avec un certain retard et au cours de laquelle les journalistes n’ont pas eu l’occasion de poser une seule question aux deux co-présidents de l’Union pour La Méditerranée, la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, et Nasser Judeh, ministre jordanien des Affaires étrangères. La raison, ces deux personnalités devaient prendre ensemble un avion pour se rendre le lendemain au Caire pour une réunion -forcément urgente- de la Ligue arabe.
 Le couple s’est éclipsé après avoir prononcé quelques banalités du style: «Ce rendez-vous était attendu depuis bien longtemps, il faut redonner vie à l’UPM qui peut être un instrument pour créer de l’emploi dans la région méditerranéenne», «le Nord et le Sud doivent coopérer plus étroitement», selon Nasser Judeh.  «Nous avons eu une réunion très courte au cours de laquelle nous avons réfléchi à l’avenir de l’UPM», «il faut relancer le processus et réaliser des projets concrets pour répondre aux défis de la région. 
Nous apportons bien sûr tout notre soutien à l’UPM», a déclaré Catherine Ashton. Idem pour Fathallah Sijilmassi, secrétaire général de l’UPM, peu loquace et peu précis: «Cette réunion de haut niveau a été l’occasion de réaffirmer le soutien aux activités de l’UPM, elle nous a encouragés à faire plus et mieux dans la mise en œuvre de projets utiles dans le cadre de la coopération régionale qui est une réalité et que l’on veut voir amplifiée». 
Seul le président du Parlement européen, Martin Schultz, a été un peu plus concret: «Cette réunion du Bureau de l’UPM a débouché sur de brèves conclusions symboliques mais avec une portée importante pour la coopération; nous avons écouté les progrès et problèmes rencontrés par les projets d’infrastructures identifiés par l’UPM, mais sans entrer dans les détails. Nous aurons l’occasion de parler de ces éléments. L’UPM est essentielle pour la paix et constitue un projet-clé de l’UE et du monde arabe».
En résumé, rien de consistant à mettre sous la plume. Notamment sur le plan du financement de ces fameux projets-phares de l’Union pour la Méditerranée que sont «les autoroutes de la mer» (promues par la Commission européenne depuis près de 10 ans) et encore moins sur le projet de dessalement de l’eau de mer à Gaza qui en est toujours au stade des études de faisabilité et qui ne pourrait voir le jour que dans cinq ans minimum. 
Ce projet en Palestine fait toujours l’objet d’un appel aux dons avec des promesses plus ou moins vagues de soutien de l’UE, de la France et des pays du Golfe. Rien donc de nouveau sous le soleil méditerranéen. 
Sauf peut-être que l’UPM envisage d’organiser de nouvelles réunions préparatoires en mars  2013 sur le «Rôle de la femme en Méditerranée», au Maroc et sur «La  jeunesse», en Turquie avant la tenue d’un «Forum» sur les divers sujets qui préoccupent l’UPM» en avril à Marseille. Il sera question de la coopération Euromed en matière d’énergies et d’infrastructures ainsi que le rôle de l’éducation. Mais des réunions, on n’a eu que ça depuis la création de l’UPM, par Nicolas Sarkozy, en juillet 2008, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne. L’organisation devait donner un nouveau souffle au processus de Barcelone, partenariat liant l’Europe aux pays riverains de la Méditerranée.

Par Aziz Ben Marzouq – Source de l’article L’Economiste Maroc

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