Le tourisme trouble la Méditerranée

Alors que l'été vient de s'achever, que laissent les vacanciers à la Méditerranée ? C'est sur cette question que des scientifiques venus de différentes contrées, à l'occasion des 13es Assises jeunes et Méditerranée, sont en train de se pencher
« Il n'est pas évident de quantifier l'impact du tourisme sur la mer, on est en train de chercher des indicateurs, relève Richard Chemla, le directeur du Centre de découverte du monde marin, de Nice. Mais on estime qu'en saison, le volume de polluants injecté dans le milieu, est jusqu'à 20% plus important que le reste de l'année. » Alors, Il y a les déchets que l'on voit (vous savez, ces plastiques qui flottent parfois à vos côtés, lorsque vous vous baignez), et ceux que l'on ne perçoit pas forcément.


Crème et médicaments
« Prenez la crème solaire. Elle se retrouve assurément dans l'eau lorsque les estivants se baignent, avance Richard Chemla. Plus grave encore, ce sont toutes ces dégradations de produits pharmaceutiques, qui ne peuvent pas être éliminés par les stations d'épuration, et dont le volume augmente forcément lorsque la population grandit. On connait déjà certains effets de cette pollution sur la faune, où l'on note des modifications, endocriniennes notamment, à cause de la pilule. » L'activité des plaisanciers joue elle aussi, et peut-être à plus large échelle, sur le milieu. « D'autant que leur nombre dans la région [50 000 à l'année], double, voire triple au plus fort de la saison, note Robert Allione, président du Conseil consultatif régional de la mer. Et il reste encore à faire un gros effort de formation de ces publics. » Les mouillages hasardeux, qui peuvent arracher les posidonies, les rejets sauvages d'eaux noires... Et de déchets, dont la production serait de 2 kilos par jour et par équipage, selon une étude publiée en 2011 par le projet Plan bleu. « La solution, elle appartient aussi à ceux qui vivent au bord de la Méditerranée à l'année, lance Richard Chemla. La nature a huit mois pour se régénérer et c'est à ce moment-là qu'il faut être le plus vigilant. »

Par Fabien Binacchi  - Source 20Minutes

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