La France veut contrer la Chine en Algérie


Nicole Bricq, en visite à Alger, affirme ne pas se résoudre au déclin de la position française en Algérie. Mais Paris propose peu de concret et l'influence chinoise progresse.
Depuis le début de 2012, la Chine a occupé à deux reprises le podium des pays fournisseurs de l’Algérie devant la France. En visite à Alger, lundi et mardi, la ministre français  du Commerce extérieur, Nicole Bricq, ne s’alarme pas. « La Chine n’est pas le premier fournisseur de l’Algérie », a-t-elle ainsi nuancé mardi en conférence de presse. Pourtant, durant le mois de juillet dernier, la Chine a dépassé la France pour la deuxième fois consécutive depuis 2012, en occupant la première place avec 509 millions de dollars, suivie par la France (442 millions de dollars) et l'Italie (395 millions de dollars).

Forte poussée chinoise
Certes, au premier trimestre 2012, la France, avec 3,03 milliards de dollars, est devant la Chine (2,82 milliards de dollars). Mais la différence n’est plus que de 20 millions de dollars ! En 2011, la France avait exporté pour 7,12 milliards de dollars à l’Algérie (15% de parts de marché) contre 4,74 milliards de dollars pour la Chine. Il y a 12 ans, les exportations chinoises vers l’Algérie étaient insignifiantes. Depuis, elles se sont rapidement développées, touchant tous les secteurs : services et produits finis. Les importateurs algériens préfèrent commercer avec la Chine qu’à avec les pays de l’Union européenne. Les Chinois proposent des produits à bas prix et permettent aux opérateurs algériens de payer cash une partie de leurs importations pour dissimuler leur chiffre d’affaires. Le gouvernement algérien préfère souvent des groupes chinois pour l’attribution de gros contrats dans le BTP.

Vélléités françaises
« Depuis une décennie, la position de la France en Algérie, qui reste élevée, s’érode. Je ne m’y résous pas. Les acteurs du commerce entre nos deux pays, évidemment le service économique de l’ambassade, la chambre de commerce et d’industrie, Ubifrance, les régions, les chambres de commerce françaises, doivent mieux conjuguer leurs efforts », a déclaré Mme Bricq, venue pour relancer le commerce entre les deux pays et trouver de nouveaux contrats aux entreprises françaises. Mais les autorités algériennes sont de plus en plus exigeantes et veulent obtenir, en échange des contrats publics, des investissements de la part des entreprises françaises notamment dans l’automobile et le médicament. La ministre française affirme avoir compris le message des Algériens qui veulent du concret et qui reprochent souvent aux entreprises françaises de chercher seulement à développer le commerce.
Par Hamid Guemache - Source de l'article La Tribune

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