La Berd se dote d'un fonds spécial pour encourager les démocraties arabes

La Berd, créée en 1991 pour aider les ex-pays communistes à réformer leur économie, s'est dotée samedi d'un fonds spécial d'un milliard d'euros pour étendre dès cette année ses opérations à quatre "démocraties arabes émergentes", l'Egypte, la Tunisie, le Maroc et la Jordanie.

C'est un nouveau président, le Britannique Suma Chakrabarti, qui sera chargé de mettre en oeuvre cette ouverture aux pays arabes, après son élection surprise vendredi par les 65 pays et institutions actionnaires réunis en assemblée générale à Londres.
Le nouveau fonds "permettra de lancer des investissements dans des démocraties arabes émergentes, en réponse à la vague de changements politiques intervenus dans certaines parties du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord", a expliqué la banque dans un communiqué.
La Berd a déjà ouvert des bureaux au Caire, à Casablanca, Tunis et Amman, dans les quatre pays choisis pour initier son expansion géographique. Les premiers projets devraient démarrer en septembre prochain.
La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) avait été fondée à l'origine pour favoriser le passage des pays de l'ex-bloc soviétique à l'économie de marché et intervenait jusqu'à présent dans 29 pays d'Europe de l'Est et d'Asie centrale.
Elle avait reçu pour mission, lors de sa précédente assemblée générale, de soutenir les démocraties naissantes dans la foulée du "printemps arabe". L'extension de son rayon d'action au sud et à l'est de la Méditerranée avait été souhaitée "par la communauté internationale et les pays de la région", a-t-elle rappelé samedi.
Ce changement implique un long processus pour modifier à l'unanimité les statuts de la banque. La création du fonds spécial, puisé sur ses réserves propres, va lui permettre de commencer à investir sans attendre la fin de ce processus, qui doit passer dans certains cas par des ratifications parlementaires.
Dans les quatre premiers pays arabes choisis, elle concentrera son action "sur le développement du secteur privé, la croissance des petites et moyennes entreprises, l'amélioration des services municipaux, le développement de secteurs financiers stables et l'amélioration des services de fourniture d'énergie".
A terme, la Berd estime qu'elle pourra investir jusqu'à 2,5 milliards d'euros par an dans sa nouvelle zone d'intervention "sans diminuer son engagement dans les pays où elle opère actuellement". Elle y a investi en 2011 un montant record de 9,1 milliards d'euros dans près de 400 projets.
Les actionnaires de la Berd avaient déjoué les pronostics vendredi en désignant pour quatre ans à la tête de l'institution le haut fonctionnaire britannique Suma Chakrabarti, un spécialiste du développement.
A l'issue d'un vote inédit entre cinq candidats, provoqué par l'incapacité des pays de l'Union européenne à se mettre d'accord en amont comme ils l'avaient fait jusqu'alors, le Britannique a battu notamment le président sortant allemand de la Berd Thomas Mirow, dont le bilan est pourtant largement salué.
M. Chakrabarti s'est également imposé face au Français Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI) qui bénéficiait du soutien tacite de Paris et Berlin dans le cadre d'un vaste jeu de chaises musicales incluant une série de postes économiques européens à pourvoir.
C'est la première fois depuis la création de la Berd que la présidence échappe à un Français ou à un Allemand.
Source de l'article SlateAfrique

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