La Tunisie veut révolutionner sa gestion des ressources en eau

La Tunisie veut réviser en profondeur les modalités de gestion de ses ressources en eau. Le gouvernement issu de la « Révolution de la dignité » considère cette refonte comme indispensable pour sécuriser à long terme l'approvisionnement en eau.
Cette détermination affichée lors du 6 e Forum mondial de l'eau à Marseille, vendredi 16 mars 2012, a été réaffirmé par Mamiya El Banna lors du trialogue sur la Méditerranée. La ministre tunisienne de l'environnement veut "inclure les notions d’équité et de développement durable...Par exemple, la tarification équitable de l’eau va faire l’objet d’une proposition d'insertion dans la nouvelle Constitution."

Une étude stratégique sur les ressources en eau à l’horizon 2050 s’attaque actuellement à ce problème. Elle dresse un bilan des ressources en eau, des usages et des conditions institutionnelles et financières en vue d'aboutir à l’élaboration de plans directeurs de gestion de l’eau, concrétisés ensuite par des programmes plus précis.

Une Commission nationale et des Comités régionaux regroupant l’ensemble des acteurs seront également constitués."Nous adapterons ensuite la gouvernance au contexte", précise Mamiya El Banna.
La Tunisie peut bénéficier des retours d’expérience des autres pays de la région méditerranéenne. En Jordanie, le succès du processus de gouvernance provient de la mise en place d’une concertation à plusieurs niveaux. Ali Subah, assistant secrétaire général sur les affaires techniques au Ministère de l’irrigation de Jordanie, rappelle qu'une stratégie pour l’eau avait été construite en 2004 mais elle n’avait pu être appliquée, faute d'implication des acteurs locaux. Le Forum mondial des Hautes-Terres a apporté une solution en sensibilisant tous les acteurs de l’eau, puis en les réunissant pour définir un nouveau plan de gestion.

Le Maroc et la France ont également imaginé des processus exemplaires de concertation. "La politique prend du sens quand l’ensemble des acteurs participe" insiste André Vézinhet, président du Conseil Général de l’Hérault (sud de la France). Ces processus ont abouti à l’élaboration de plans de gestion de la ressource en eau, déclinés à l’échelle des bassins versants. Mamiya El Banna partage le même point de vue.

A l’échelle de la Méditerranée, des institutions comme l’
Assemblée parlementaire de la Méditerranée, peuvent offrir une base à ce travail en commun.

Source de l'article EMWIS-SEMIDE

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