La Méditerranée seule solution potable pour les Gazaouis

Le projet d’usine de dessalement à Gaza est au point mort. Le Premier ministre de l’autorité palestinienne interpelle les investisseurs.

Un besoin urgent d’argent. C’est le message qu’ont voulu faire passer l’Union pour la Méditerranée (UPM) et l’Autorité palestinienne hier lors de la présentation du projet d’usine de dessalement de la bande de Gaza. Dans les cartons depuis 2003, ce dossier a finalement obtenu en juin dernier le label de l’UPM.

En jeu, l’approvisionnement de 1,6 million de Palestiniens. « 170 millions de mètres cube d’eau sont nécessaires or nous ne disposons que de 60 millions » explique Shaddad Attili, ministre et responsable de la Palestinian Water Auuthority (PWA). Résultat : le niveau de la nappe d’eau douce descend permettant des entrées d’eau salées. En l’absence d’installation de traitement, les eaux usées viennent polluer cette réserve. « L’eau que l’on boit est de couleur jaunâtre, sent mauvais mais les gens la boivent car ils n’ont pas le choix », poursuit Shaddad Attili.

Les pathologies liées à la mauvaise qualité de l’eau fleurissent. « Les taux de chlorure et de nitrate importants, jusqu’à 10 fois la dose admise par l’Organisation Mondiale de la Santé » témoigne Jean Gough de l’Unicef.

L’usine de dessalement d’eau de mer serait une solution « à moyen terme ». Réalisée d’ici deux ans et demi, elle permettrait dans un premier temps de répondre aux besoins de 75.000 habitants. Le responsable de la PWA estime son coût à 295 millions de dollars.

« Nous sommes reconnaissants de l’engagement de la France » a souligné dans la foulée le Premier Ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, fort de la déclaration, un peu plus tôt dans la matinée, de François Fillon. Le Premier ministre français a annoncé un soutien de 10 millions d’euros, souhaitant que « le Forum de Marseille permette de compléter le tour de table financier en faveur de ce chantier ».

Ce dernier se fera sans nul doute en coulisse. En attendant, le représentant de la Banque européenne d’investissement a promis la réalisation d’un mémoire d’ici avril pour rassurer les investisseurs. Juste évoqués les impacts environnementaux de l’usine, n’ont pas été détaillés. Energivore (des pourparlers sont en cours avec l’Egypte pour fournir les 300 mégawatts nécessaires à l’exploitation), ce genre d’installation pose notamment la question du rejet de saumure concentrée.

Par Mireille ROUBAUD - Lamarseillaise.fr

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