La Méditerranée dans les discours des candidats











Les crises économique et financière, les révolutions arabes poussent les candidats à repenser leurs relations avec les pays du Sud.

En 2007, le grand projet d’Union pour la Méditerranée était au cœur de la campagne présidentielle. Mais les crises économique et financière, les bouleversements politiques dans les pays arabes amènent à repenser les relations internationales et, pour la France, ses relations avec ses voisins du Sud. Dès lors, quelle place pour la Méditerranée dans les programmes des candidats?

«La France, c’est aussi la Méditerranée», affirme François Hollande lors de son discours d’investiture en octobre dernier. En février, Nicolas Sarkozy lui répond de Marseille, «capitale française de la Méditerranée, où l’on sait ce que la Méditerranée représente pour la France, pour son avenir», rappelant qu’il a été l’instigateur de l’Union pour la Méditerranée.

Ravivant le «rêve de civilisation» de la «destinée commune de l’Europe et de la Méditerranée», Nicolas Sarkozy évoque cette initiative qui encourage «tous les peuples de la Méditerranée» à travailler ensemble, à apprendre à se connaître et à se respecter. Car la Méditerranée, analyse François Hollande, c’est «la mer qui réunit les civilisations», mais «qui relie [aussi] les conflits et notamment celui du Proche-Orient qui reste une plaie ouverte au flanc des nations démocratiques».

Les printemps arabes et la France

En octobre, François Hollande promet que «l’appui de la France ne fera pas défaut aux démocrates de Tunisie, de Libye et d’Égypte [menacées par la montée des extrémistes]». Dans son discours du Mans (23 février), il considère que la France avait été humiliée de n’avoir pas été au rendez-vous des Printemps arabes. Pour Nicolas Sarkozy, au contraire, «nous avons choisi d’aider ces jeunes démocraties, […] de leur faire confiance, avec vigilance mais de leur faire confiance.»(1)

En novembre 2011, Marielle de Sarnez affirme que l’Union européenne a une «obligation vis-à-vis de la Tunisie». Faisant le «pari de la confiance», la députée européenne milite pour une coopération plus étroite (tarifs douaniers préférentiels, exception de visas).

Les relations économiques

Dans ses 60 engagements, François Hollande annonce son intention de développer les liens économiques avec les «partenaires traditionnels [de la France], méditerranéens et africains». «Sur la base d’un projet économique, démocratique et culturel», il entend rompre avec la «Françafrique» et proposer «une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité». Jouant la carte du co-développement, du «développement partagé», il prévoit aussi de laisser toute sa place aux partenariats Sud-Sud et aux acteurs de la société civile et des collectivités territoriales.

Le programme de l’UMP insiste quant à lui sur la coopération technique, «axe majeur de notre politique étrangère» en renforçant le rôle de l’Agence française du développement et en fusionnant une vingtaine d’opérateurs en une unique agence de coopération technique internationale sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères.

François Bayrou, critique de l’Union pour la Méditerranée, considère également le développement des pays voisins de la France comme essentiel. Il propose un équivalent africain à la politique agricole commune(2).

Par  Alexandra Besly - IPEMED

1. Discours prononcé au Crif le 8 février.

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