Les villes et gouvernements du monde s’allient pour sauver la biodiversité de la région méditerranéenne

Du 17 au 19 Janvier 2012, les autorités locales et les représentants du gouvernement se sont réunis, pour la première fois, à Montpellier, afin de mettre en œuvre le Plan stratégique 2011-2020 et les 20 objectifs d'Aichi pour la biodiversité dans la région méditerranéenne.

C’est en effet, dix-huit pays de la région méditerranéenne, incluant 21 participants représentant un total de 15 villes, ainsi que trois maires, qui se sont rassemblés à Montpellier lors du premier Atelier infrarégional sur le renforcement des capacités sur les stratégies et plans d'action nationaux, infranationaux et locaux pour la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et son Plan stratégique.

L’adoption d’un plan stratégique pour les 10 ans à venir était bien sûr un enjeu majeur de la Conférence de Nagoya, notamment après l’échec de l’engagement pris en 2002 visant à freiner l’érosion de la biodiversité d’ici à 2010. Cette feuille de route se devait d’être à la fois ambitieuse et mobilisatrice, ouvrant la voix d’un vrai changement de cap et d’une nouvelle donne en faveur de la biodiversité.

La vision de ce Plan stratégique est de « Vivre en harmonie avec la nature », à savoir, « d’ici à 2050, la diversité biologique est valorisée, conservée, restaurée et utilisée avec sagesse, en assurant le maintien des services d’écosystèmes, en maintenant la planète en bonne santé et en procurant des avantages essentiels à tous les peuples ».

A la base, le plan a pour mission de prendre des mesures efficaces et urgentes pour mettre un terme à l’appauvrissement de la diversité biologique, afin de s’assurer que d’ici à 2020, les écosystèmes sont résilients et continuent de fournir des services essentiels, préservant ainsi la diversité de la vie sur Terre, et contribuant au bien-être humain et à l’élimination de la pauvreté.

Pour garantir ceci, les pressions exercées sur la diversité biologique sont réduites, les écosystèmes sont restaurés, les ressources biologiques sont utilisées d’une manière durable et les avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques sont partagés d’une manière juste et équitable, des ressources financières suffisantes sont fournies, les capacités sont renforcées, les considérations relatives à la diversité biologique et la valeur de la diversité biologique sont intégrées, des politiques appropriées sont appliquées de manière efficace, et les processus décisionnels s’appuient sur des bases scientifiques solides.

L'Atelier pour la région méditerranéenne pour les stratégies et plans d'action pour la biodiversité : Coordonner l'action locale et nationale dans la région du bassin méditerranéen a été organisé par la Ville de Montpellier et le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, ICLEI Gouvernements locaux pour la durabilité (ICLEI) et le Fonds japonais pour la biodiversité.

En plus des représentants nationaux en charge des stratégies et plans d'action pour la biodiversité (SPANB) de la région, les représentants des gouvernements locaux de chacun des pays invités ont aussi participé à l'atelier. La réunion a fourni une opportunité unique de faire réviser les grandes lignes de l'ébauche de la première édition des Perspectives mondiales sur les villes et la biodiversité à être présentée au Sommet Rio +20 qui se tiendra en juin 2012 puis, lors du Sommet sur la biodiversité à Hyderabad en octobre de cette année, peut on lire dans un communiqué de presse.

A noter que les résultats de l'atelier seront présentés lors d'une réunion sur les politiques urbaines et la biodiversité, convenu les 24 et 25 janvier 2012 par la Ville de Paris en collaboration avec le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique et Natureparif, une agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île de France, ainsi que l'Association des maires de France. Ils seront également soumis au Deuxième sommet sur les villes et la biodiversité qui se tiendra les 15 et 16 octobre à Hyderabad en Inde, juste avant le segment ministériel de la onzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique.

Voici quelques réactions des personnes présentes lors de la réunion :

Mme Kobie Brand, directrice de l'ICLEI a déclaré : « Cet atelier entame une phase nouvelle et excitante de collaboration entre l'ICLEI, le Secrétariat de la diversité biologique et les villes pionnières pour la biodiversité et les services écosystémiques, alors que nous développons des plans et stratégies cohérents et spécifiques harmonisés allant de l'échelle mondiale aux échelles nationales, infranationale, régionale et locales. L'ICLEI, à travers son Centre des villes et de la biodiversité, est prêt à partager des expériences et à fournir du soutien et des paramètres pour un réseau future de villes méditerranéennes avec la participation de l'un de nos récents projets pionniers Action locale pour la biodiversité (ALB), la Ville de Montpellier.

Hélène Mandroux, Mairesse de Montpellier a ajouté : « La ville de Montpellier se doit d'être exemplaire dans son développement urbain et son histoire lui permet d'intégrer cette dimension. Elle se veut le catalyseur de la création d'un possible réseau de villes Méditerranéennes. Je ne peux que me réjouir de cette initiative et favoriser les échanges en accueillant la plateforme de ce réseau. »

La représentante pour le Ministère français de l'Écologie, du Développement durable, du Transport et du Logement, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, a réitéré le plein support du gouvernement français pour l'initiative sur les villes et la biodiversité.

Monique Barbut, directrice générale et présidente du Fonds pour l'environnement mondial, a déclaré: « Cet atelier fait partie d'un effort important pour changer notre compréhension de la relation entre les villes et l'environnement naturel dans la région méditerranéenne. Dans cette région, nous avons besoin d'une perspective d'économie verte; des modèles de développement durable devront être adaptés à travers les revenus du tourisme, de la pêche et de l'agriculture, de la biodiversité et des services écosystémiques. Il n'existe probablement aucune autre région où ces liens sont plus forts que dans la Méditerranée. »

Ahmed Djoghlaf, Secrétaire exécutif de la CDB a déclaré: « Il s'agit du seizième atelier convenu dans le cadre du Fonds japonais pour la biodiversité mais le premier à rassembler les représentants du gouvernement et des autorités de la région méditerranéenne pour la mise en œuvre des objectifs d'Aichi aux niveaux national et local. Il est temps pour tous les niveaux de gouvernement de travailler ensemble pour traduire le Pacte de Nagoya pour la biodiversité aux niveaux local, régional et national basé sur l'approche écosystémique afin de réaliser les défis du développement et de l'expansion urbaine. »




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