Le commissaire Füle affirme que l'Union européenne ne doit pas avoir peur de coopérer avec les nouveaux gouvernements issus de la transition démocratique

L'Union européenne doit coopérer avec les nouveaux gouvernements issus des transitions démocratiques dans le monde arabe et ne doit pas avoir peur des résultats des élections démocratiques. C'est ce qu'a affirmé le commissaire européen en charge de la politique européenne de voisinage, Štefan Füle, dans un discours prononcé aujourd'hui à Munich.

Reconnaissant que la politique européenne dans la région avait parfois laissé à désirer dans le passé, le commissaire a indiqué qu'il ne fallait pas retomber dans la complaisance à l'égard des régimes autoritaires. Et d'insister : « L'Union européenne soutient les forces du changement et de la modernisation. »

« Nous devons coopérer avec les nouveaux régimes », a-t-il déclaré. « Nous ne devons pas craindre les résultats des élections démocratiques. Au contraire, le bon déroulement du processus électoral en Tunisie et au Maroc (qui a abouti à la mise en place de nouveaux gouvernements) et en Égypte (où la transition vers un régime civile doit encore être assurée) laisse espérer une transition vers la désignation de gouvernements pleinement représentatifs. Nous devons juger nos partenaires sur la base des faits et du respect de leurs engagements internationaux. »

Štefan Füle a par ailleurs indiqué que l’engagement de l'UE devrait se maintenir durablement. « La réussite des processus de transition ne se mesure pas sur la base des premières séries d'élections démocratiques, mais bien sur la base des deuxièmes, troisièmes et quatrièmes scrutins. »

Il a ensuite insisté sur la nécessité de collaborer avec la base : « Bien sûr, un tel processus de changement ne repose pas seulement sur la coopération avec les gouvernements. Nous devons en particulier poursuivre le dialogue avec les parlements, le monde des affaires, la presse et la société civile. La société civile, surtout, a joué un rôle clé dans les changements auxquels nous avons assisté et elle continuera à jouer ce rôle essentiel dans les futurs processus de transition. Nous soutenons activement la société civile et nous nous engageons à associer davantage la société civile à notre dialogue politique avec les pays partenaires. »

Le Commissaire Füle a déclaré ensuite que les événements dans le cadre du Printemps arabe avaient conduit l'UE à revoir son approche à l'égard des pays du Sud du voisinage. Elle a ainsi développé une approche de soutien au changement – sur la base des principes de « more for more » et de responsabilité mutuelle.

« Mettre en œuvre ce principe du “more for more” ne sera pas chose aisée – car il y aura inévitablement des différences en ce qui concerne notre perception du progrès dans chaque pays – toutefois, nous savons vers quoi nous nous dirigeons : nous n'accorderons des avantages supplémentaires – financement accru, simplification de l'octroi des visas, libéralisation, accès renforcé au marché de l'UE – qu'aux pays qui se sont engagés à mettre en œuvre de réelles réformes politiques. »

Le commissaire a décrit le soutien de l'UE à la région, qui s'articule autour des « trois M » – money, mobility and markets (argent, mobilité et marché), précisant ensuite les ressources supplémentaires libérées et les nouvelles mesures mises en œuvre.
Par ENPI Info Centre


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