Économies du Maghreb - La BAD prévoit une année 2012 “délicate”

Les économies des pays d’Afrique du Nord seront exposées en 2012 aux effets combinés des changements révolutionnaires et des turbulences de la zone euro, a déclaré le président de la Banque africaine de développement (BAD) Donald Kaberuka.

Ces pays “connaîtront une période délicate”, une perspective “d’autant plus attendue que les exigences sociales sont très importantes, les budgets faibles et le profil risque plus élevé”, a ajouté M. Kaberuka dans une déclaration transmise hier à l’AFP.

“Les investisseurs sont d’un grand attentisme”, a-t-il averti, affirmant qu’une évolution positive “dépendra de la mise en œuvre de politiques claires des gouvernements nouvellement mis en place”. Selon lui, ils doivent pouvoir créer de la richesse en luttant notamment contre la corruption.

“Ces gouvernements doivent montrer surtout leurs capacités à concilier les revendications sociales, la rigueur fiscale et l’ouverture politique”, a poursuivi M. Kaberuka.

“En Afrique du Nord, les populations ont nourri de grandes attentes, elles ont payé le prix fort. Il y aura sans doute des tendances populistes pour des solutions faciles, mais aussi des attentes raisonnables pour de meilleures opportunités dans une société plus équitable et plus ouverte”, a-t-il expliqué.

“Ces peuples l’auront amplement mérité”, a lancé le président de la BAD, dont le siège provisoire se trouve en Tunisie, pays en proie à une grave crise économique et sociale post-révolution.

Pour l’Afrique sub-saharienne, M. Kaberuka a indiqué que la plupart des économies ont poursuivi leur lancée “de croissance assez soutenue” avec 5,6% en 2011 et probablement 6% en moyenne en 2012.

“Il existe bien des divergences d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre, mais le bilan économique est globalement encourageant”, s’est-il réjoui.

Ce résultat est expliqué par “la haute performance des économies émergentes dont les échanges avec l’Afrique ont doublé passant de 20% en 2000 à 40% durant la dernière décennie”, a dit M. Kaberuka, ajoutant toutefois que “l’Afrique ne pourra pas être longtemps à l’abri des turbulences de la zone euro”.

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