Etude de quatre systèmes bancaires des pays du Sud de la Méditerranée

Étude du Femise : les systèmes bancaires ont besoin de se diversifier davantage pour assurer la croissance après le Printemps arabe.
«Le système public doit se désengager des établissements financiers et mettre en place de véritables autorités indépendantes de contrôle bancaire », conclut une étude de quatre systèmes bancaires des pays du Sud de la Méditerranée, le Maroc, l’Égypte, l’Algérie et la Tunisie.
Cette étude, intitulée « Convergence des réglementations bancaires dans le Sud de la Méditerranée. Impact sur la performance du secteur bancaire sur la croissance » a été publiée par le Forum euro-méditerranéen des Instituts de sciences économiques (FEMISE).

Un communiqué de presse révèle que le Maroc est, de loin, le pays doté du meilleur système bancaire, avec 6% de créances douteuses (en 2008) alors que les autres pays voient ce même taux osciller entre 12 et 15%. Des pourcentages encore bien trop élevés au regard des 3% observés en Europe.

Le Maroc s’est également distingué au fil des ans avec un effort de privatisation du système bancaire et en s’équipant de systèmes d’information sur le crédit. L’introduction d’une assurance de dépôt crédible et l’application des normes de Bâle ont également joué un rôle déterminant dans le développement économique du pays et l’arrivée de banques étrangères.

«Le système bancaire marocain s’est diversifié mais n’a pas encore atteint une situation optimale de développement. Le Maroc doit poursuivre ses efforts », explique Rym Ayadi, de l’Unité de Recherche sur les Institutions financières et Politique prudentielle au CEPS, qui a dirigé l’étude du FEMISE.

À l’opposé, indique l’étude, le système bancaire algérien, sous la mainmise de l’État, apparaît gangréné par l’opacité des transactions financières. En Tunisie, durant le règne de Ben Ali, d’importants crédits ont été contractés à titre privé. En 2003, le taux de créances douteuses représentait tout de même un tiers du secteur bancaire (24,2% et 17,6% en 2007). « Nous avons observé une défaillance des systèmes de contrôle internes et beaucoup trop de clientélisme », a souligné Rym Ayadi.

Ces nouveaux gouvernements démocratiques, tous espérés par les initiateurs du Printemps arabe pourraient, en ce sens, introduire plus de rigueur et de transparence dans les opérations financières, indique le rapport. « Les variables institutionnelles conditionnent le développement économique. Ces pays, en développement, doivent poursuivre leurs efforts en faveur d’une approche intégrée entre politique macro-économique (politique monétaire), fiscalité et système financier », a ajouté Rym Ayadi.

Le FEMISE est un projet financé par l’UE. Il entend contribuer au renforcement du dialogue sur les questions économiques et financières du partenariat euro-méditerranéen, dans le cadre de la politique européenne de voisinage et de l’Union pour la Méditerranée. Plus spécifiquement, le projet cherche à améliorer la connaissance des enjeux prioritaires dans les domaines économiques et sociaux et de leurs répercussions sur leurs partenaires méditerranéens dans le cadre de la mise en œuvre des accords d'associationet des plans d'action avec l'UE.
Par ENPI Info Centre

Pour en savoir plus
Communiqué de presse
http://www.femise.org/2011/10/a-ne-pas-rater/les-systemes-bancaires-ont-besoin-de-se-diversifier-davantage-pour-assurer-la-croissance-apres-le-printemps-arabe/
FEMISE – Site internet
http://www.femise.org/

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