Méditerranée - espace méditerranéen : l’intégration de l’énergie propre en question

L'Université libanaise de Hadeth a accueilli les 14, 15 et 16 avril un cycle de conférences sur le thème de l'intégration des énergies renouvelables en Méditerranée. Une première pour le pays qui entend l'inscrire dans ses priorités.
La conférence internationale sur « l'impact des énergies renouvelables sur l'avenir de l'environnement méditerranéen », organisée à l'initiative de l'Université libanaise, de l'association MEDgreen, du CNRS et avec la participation de l'ambassade de France, s'est tenue au campus Rafic Hariri à Hadeth. Pendant trois jours, la conférence a été rythmée par de nombreuses interventions. Les nombreux chercheurs mobilisés, venus du monde entier, ont témoigné du regain de dynamisme pour cette question dans la région.
La préoccupation grandissante concernant le réchauffement climatique a conduit, depuis quelques années, la communauté internationale à multiplier les séminaires sur le sujet. C'est aujourd'hui le Liban qui s'inscrit dans ce mouvement pour « réfléchir à son niveau » à une utilisation privilégiant les énergies propres aux énergies fossiles. Chercheurs et académiciens n'entendent pas rester sans voix devant la crise énergétique qui touche le pays et sont venus en nombre prendre part à la toute première manifestation de ce genre à Beyrouth.
Une conférence pertinente et opportune
« Comme tous les pays du sud de la Méditerranée, le Liban est doté de caractéristiques climatiques plus importantes qui privilégient le développement pour la région des énergies renouvelables », a précisé le recteur de l'UL, Zouheir Chokr, avant d'ajouter : « Selon les chiffres officiels, la facture énergétique du pays a atteint les 5 milliards de dollars par an et la demande ne fait que croître. » L'intégration de l'énergie propre est donc une priorité à la fois locale et régionale.
L'utilisation des énergies alternatives est essentielle et à plusieurs titres : la lutte contre le réchauffement climatique, l'indépendance énergétique, la création d'emplois et, plus largement, le développement économique et social du pourtour méditerranéen.
« Cette conférence est particulièrement pertinente et opportune, surtout pour le Liban, pour la crise énergétique qui s'aggrave de jour en jour et où nos énergies alternatives naturelles et renouvelables sont sous-exploitées », s'est exclamé M. Hamzé, le secrétaire général du CNRS. Le Liban, qui connaît un taux d'ensoleillement d'environ 300 jours par an, a en effet tous les prérequis pour l'adoption d'un modèle privilégiant les énergies propres. Il dispose en outre d'une force éolienne assez conséquente et d'un réseau fluvial tout aussi important.
La dynamique euro-méditerranéenne en marche
« Le partenariat qui s'est instauré autour de cette conférence illustre bien la vigueur et l'intensité de la relation de coopération et d'échanges qui unit nos deux pays », a rappelé l'ambassadeur de France, Denis Pietton, absent de la manifestation, mais représenté par son premier conseillet, Didier Chabert. La conférence, qui s'inscrit dans l'actualité brûlante de la catastrophe nucléaire de Fukushima, a été aussi l'occasion de donner au public un éclairage nécessaire face à la complexité des découvertes scientifiques.
« Aujourd'hui, il y a une demande sociale forte en matière d'information, de transparence et de réflexion collective autour de nos choix de société. Je vois dans l'organisation de cette conférence scientifique, ici au Liban, une possible réponse à l'exigence de démocratie et de transparence citoyenne », a-t-il déclaré. Et le secrétaire général du CNRS de souligner la nécessité dans ce domaine que « la politique montre la voie et prenne des décisions stratégiques visant à encourager et à promouvoir toute initiative déterminante et durable ».
S'il y a cinq ans le sujet ne concernait que le cercle restreint des scientifiques, l'environnement est désormais inscrit dans le débat public et dans l'arène des décideurs. Le célèbre astronome Hubert Reeves, qui a honoré la conférence de sa présence, s'est dit « optimiste » et « enthousiaste » face à ce témoignage collectif.

Source: Lorientlejour.com -le 20 avril 2011


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