Fonds Carbone Méditerranée : Le Maroc tient une carte

Le projet de création du Fonds Carbone Méditerranée, initié en juin dernier dans le carde de l’Union pour la Méditerranée, est bien avancé. De sources proches du dossier, on confie que le fonds sera opérationnel dès 2011.
Et que sa taille sera définie «en fonction de l’évaluation du volume de crédits carbone» que pourraient générer les projets dits de mécanisme de développement propre (MDP) dans les pays concernés, y compris la Jordanie. Mais déjà le chiffre de 200 millions d’euros (2,2 milliards de DH) en 2020 est avancé.
L’initiative vise le déploiement de projets respectueux du climat sur le pourtour méditerranéen, en leur apportant un complément de savoir-faire et de financement. Pour cela, le Fonds exploitera le potentiel de crédits carbone issus du MDP, aussi bien dans les énergies renouvelables que dans la gestion des déchets et l’efficacité énergétique.
Conformément aux dispositions du package énergie-climat, adopté par l’Union européenne en décembre 2008, les crédits éligibles peuvent être générés jusqu’en 2020. Un mécanisme spécial d’études et d’assistance technique complétera le fonds en amont afin de garantir le nombre, l’avancement et la qualité des projets.
Ce mécanisme visera à fournir un soutien efficace aux porteurs de projets, notamment pour préparer leur enregistrement par le conseil exécutif du MDP. Le Maroc a une belle carte à jouer, au regard de nombreux chantiers ouverts dans ce sens.
Le Fonds regroupe actuellement cinq institutions financières publiques de l’Union européenne (voir encadré) ayant une grande expérience des marchés du carbone et de la mise au point de projets. «Ces institutions apporteront ainsi un appui à long terme à l’initiative, en coopération avec des partenaires financiers des rives Sud et Est de la Méditerranée, qui pourraient s’associer au Fonds dans un rayon d’action géographique éventuellement plus limité». A ce titre, la CDG est fortement pressentie pour son expertise en la matière, confie une source à la CDC Climat, filiale de la Caisse des dépôts et consignations française. D’autant plus, «elle gère déjà le Fonds Capital Carbone Maroc, qui ne s’oppose pas à celui Méditerranée», ajoute-t-elle.
Un fonds similaire créé à l’initiative de la CDG, leader avec 50%, regroupe les participations, à parts égales, de la CDC Climat et de la BEI (Banque européenne d’investissement). Il est géré par la société Accès Capital Atlantique, filiale à 100% de la CDG, spécialisée dans la gestion de fonds d’investissement. Ce fonds est le premier d’Afrique francophone exclusivement dédié à la finance carbone au Maroc. Sa taille est de 300 millions de DH.

Les partenaires du projet
- La CDC Climat, filiale de la Caisse des dépôts et consignations française. La CDC Climat intervient à travers trois domaines d’activité: les investissements en actifs carbone, les services aux marchés du carbone et la recherche en économie du changement climatique.
- L’AFD (Agence française de développement) est un établissement public qui met en œuvre les politiques d’aide au développement du gouvernement français.
- La BEI (Banque européenne d’investissement) intervient en Afrique depuis plusieurs décennies. Son activité est conforme aux politiques et objectifs définis par les 27 États membres de l’UE, qui sont ses actionnaires et dont les ministres des Finances sont ses gouverneurs.
- La Cassa Depositi e Prestiti, fondée en 1850, est une société anonyme détenue par l’État italien, au travers du ministère des Finances, qui possède 70% de son capital, et un groupe de fondations bancaires (30 %). A l’aide des fonds de la collecte postale, elle finance l’État et les collectivités locales.
- Le groupe allemand KfW est un établissement bancaire à capitaux publics, détenu par l’Etat et les Länder. KfW s’engage en faveur de l’amélioration durable des conditions de vie économique, sociale, environnementale et des conditions de travail.
Par L'economiste.com - le 13 Septembre 2010
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