InfraMed - Un fonds franco-italien pour l’Union méditerranéenne

En juillet 2008, l’Union pour la Méditerranée était créée. Le fonds InfraMed va désormais concrétiser cette union en investissant dans le développement d’infrastructures urbaines, énergétiques et de transport dans des pays des rives sud et est de la Méditerranée. Ce sera le fonds le plus important que l’aire méditerranéenne ait connu
Le fonds InfraMed, créé en 2008 avant même l’Union pour la Méditerranée, a statué sur les "termes sur lesquels le fonds sera géré" le 9 février dernier à Rome. Il va donc devenir opérationnel et cibler douze pays des rives sud et est de la Méditerranée.
Une initiative franco-italienne
A l’origine de ce projet, la Caisse des Dépôts française (CDC) et son homologue italien, la Cassa depositi e prestiti (Cdp). Ce sont les principaux sponsors du projet avec une contribution de 150 millions d’euros chacune sur un budget cible total compris entre 500 millions et 1 milliard d’euros. D’autres institutions participent au projet, comme la Banque Européenne d’Investissement ou la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc. Et le fonds compte sur d’autres collaborations, tant la crédibilité des caisses des dépôts constitue "une garantie pour les autres investisseurs", comme l’affirme Laurent Vigier, Directeur des affaires européennes et internationale de la Caisse des Dépôts.
Le développement par le marché
Cette initiative n’est pas une aide au développement, et encore moins une subvention. Il s’agit "d’un fonds basé sur les règles du marché", censé générer une "rentabilité" pour les investisseurs, comme le précise Franco Bassanini, le Président de la Cdp. Ainsi, si le Directeur des affaires européennes du ministère du trésor du Maroc présente ce projet comme un "cercle vertueux de croissance" pour la rive sud, InfraMed est aussi une opportunité pour les pays de la rive nord. En effet, les pays méditerranéens sont des "interlocuteurs naturels" pour l’UE. "La forte propension à l’épargne des familles européennes" et des taux de croissance méditerranéens allant de "5 à 7%" favorisent l’investissement dans ces pays, explique Franco Bassanini. De quoi pallier l’endettement public européen par la valorisation de marchés plus dynamiques.
Une croissance durable
Une autre caractéristique de ce fonds est sa volonté d’investir à long terme. "Les règles doivent être cohérentes avec l’exigence d’une croissance durable", assure Franco Bassanini. Il s’agit d’éviter la "spéculation". Le fonds va donc devoir assurer un taux de retour sur investissement annuel entre 12% et 16%, tout en ne cédant pas à une vision court termiste.
Pour l’heure, Franco Bassanini juge le fonds "significatif" mais encore "insuffisant" pour la dimension du marché méditerranéen. Mais il ne s’agit encore que d’un "prototype" qui n’appelle qu’à être renouvelé en cas de réussite.
Par Olivier Lebeau - Lepetitjournal.com - le 12 février 2010
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