Surveillance maritime : Lancement du projet BLUEMASSMED

C'est le 15 janvier, à l'Hôtel de la Marine, que le projet pilote BLUEMASSMED a été officiellement lancé. Il répond à un appel à projet de la Commission européenne et vise à renforcer la coopération dans le domaine de la surveillance maritime entre acteurs riverains de la Méditerranée et de ses approches atlantiques. En tout, 37 administrations de 6 Etats membres (France, Italie, Espagne, Grèce, Malte et Portugal) doivent améliorer leur partage d'informations. Il s'agit, pour le ministère français des Affaires étrangères, « de progresser dans la sécurité des approches maritimes, avec la profondeur nécessaire, grâce à une volonté politique commune qui renforce la confiance entre acteurs engagés dans la coopération ».
Le projet BLUEMASSMED se déroulera sur deux ans et comprendra deux phases. La première, devant aboutir à la définition des besoins en termes d'échanges d'informations, verra l'élaboration d'une liste de propositions techniques et juridiques. La deuxième phase débouchera sur une démonstration, répétée et à destination plus large que les seuls partenaires du projet. Elle aboutira à la mise en oeuvre d'un démonstrateur de mise en réseau de systèmes de surveillance maritime dans le cadre de scenarii réalistes.

Quatre groupes de travail
Un comité de pilotage, un groupe de coordination et quatre groupes de travail ont été mis en place. Il vont travailler sur quatre composantes :
- identification des champs d'extension du partage, propositions pour un réseau futur européen de surveillance Maritime
- analyse ciblée et propositions relatives aux obstacles juridiques,
- création, entretien et mise à disposition d'une situation distribuée aux partenaires engagés, obéissant aux critères souhaités (exhaustivité, renouvellement, automaticité, etc...)
- contrôle, garanties sur la diffusion des informations.

La direction du projet est assurée par le Secrétariat général de la Mer, l'Agence spatiale italienne est co-leader du comité de pilotage. « Le projet pilote BLUEMASSMED, est une conséquence directe de l'importance reconnue du thème de la surveillance comme élément intégrateur de la politique maritime européenne. Il s'inscrit dans une démarche globale qui vise à développer un réseau européen de surveillance maritime. Il répond aux directives du Président de la République française pour une politique maritime nationale : surveillance maritime améliorée, coopération européenne. Projet politique, BLUEMASSMED se veut un catalyseur de coopération interne et externe, entre Etats membres et avec le monde de la surveillance maritime. Il s'adresse aux acteurs réels de la sécurité maritime d'aujourd'hui. L'exigence et la réussite du projet reposent sur la confiance qu'en auront les acteurs, responsables devant leurs gouvernements », souligne le Quai d'Orsay.

Les industriels très intéressés
Le domaine de la sécurité et de la sûreté maritime et portuaire est considéré par les industriels comme un marché au potentiel énorme. En raison des nouvelles normes et menaces, les entreprises ont multiplié, ces dernières années, leurs recherches dans ce secteur. Un peu partout fleurissent de nouveaux concepts et une multitude de produits. Evidemment, BLUEMASSMED est regardé de près par les acteurs traitant de ses problématiques. La phase de démonstration en fin de projet, à l'aide de scénarii et d'un démonstrateur, sera préparée en relation avec le monde industriel. « L'implication industrielle est considérée comme un investissement d'avenir ». Mais, « étant donné d'une part la complexité intrinsèque du sujet (souveraineté des Etats, données juridiques, acteurs européens dotés d'une certaine autonomie...) et d'autre part la floraison de projets de natures et à des stades très divers, le souci de cohérence est un des objectifs majeurs de la réalisation du projet pilote, (qui) fera l'objet d'une attention particulière dans la définition du modus operandi. Le choix du vecteur de coopération, le partage d'informations maritimes, doit se faire dans un souci d'harmonisation avec tous les projets existants ou à venir ».
Source Meretmarine.com - le 30 janvier 2010

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