Intégration euro-méditerranéenne - Une nouvelle feuille de route en préparation

Un nouveau pas serait franchi dans le processus de l'intégration euro-méditerranéenne, suite à une importante rencontre à Marrakech. En fait, la ville ocre a abrité dimanche et lundi la 4ème session du Groupe de Travail des hauts fonctionnaires Euromed chargé d'élaborer une "nouvelle feuille de route" euro-méditerranéenne pour le commerce à l'horizon 2010.
Cette réunion a permis à ce groupe de travail d'approfondir la réflexion sur la manière de diversifier et de promouvoir le commerce, l'intégration industrielle et l'investissement. Sa première session avait eu lieu au Caire et les deux suivantes à Bruxelles.
L'ordre du jour de cette réunion a été arrêté, suite aux recommandations de par la 6e Conférence Euromed des ministres du Commerce, tenue à Lisbonne en octobre 2007, dans le cadre des efforts visant l'édification d'un espace Euro-méditerranéen de paix et de prospérité partagée.
Cette rencontre est une occasion pour le Maroc d'émettre ses propositions pour faire avancer le processus de l'intégration euro-méditerranéenne, au profit de toutes les parties. Il s'agit notamment, comme l'a rappelé Khalid Sayah, directeur des relations commerciales au ministère du Commerce extérieur, de déployer des «efforts soutenus pour améliorer l'accès aux marchés, par le biais de l'assouplissement des règles d'origine pan Euromed, afin de prendre en considération les spécificités des pays de la rive sud-méditerranéenne et l'accélération des négociations d'accords sur l'évaluation de la conformité et l'acceptation des produits industriels (ACAA) dans les secteurs sélectionnés».
Pour ce faire, il faudra, selon le même responsable, favoriser une asymétrie des engagements dans le cadre des négociations en cours sur les produits agricoles et de la pêche de sorte à prendre en compte le niveau de développement des parties et les intérêts des pays méditerranéens en matière de négociations sur les services et droit d'établissement, notamment en prévoyant des concessions en matière de mobilité des personnes physiques.
Et ce n'est pas tout. Le représentant du Maroc à cette réunion du Groupe de Travail des hauts fonctionnaires Euromed signale d'autres préalables à cette intégration. Il s'agit notamment de "la reconnaissance par l'UE des qualifications professionnelles et des diplômes en vue de faciliter la libre circulation des personnes et la mise en place de standards minimaux au niveau de la région Euromed, en vue d'améliorer l'accès à nos marchés respectifs et également établir un climat plus favorable à l'investissement national et étranger, en assurant davantage de transparence, de prévisibilité et une croissance économique plus soutenue".
De même, selon M. Sayah, certes l'intégration nord-sud constitue l'un des piliers de la Zone de libre-échange euro-méditerranéenne. Toutefois, nuance-t-il, l'évaluation préliminaire des accords de libre-échange mis en place entre l'UE et la rive Sud de la Méditerranée révèle que ces accords n'ont pas eu l'effet escompté sur l'expansion du commerce et de l'investissement.
Et pour cause.
L'accès aux marchés, relève-t-il, continue à faire face à une multitude d'obstacles, dont essentiellement les règles d'origine, les normes et règlements techniques et les exigences sanitaires et phytosanitaires."Nous estimons que l'intégration complète ne pourra se faire qu'à travers une harmonisation du cadre réglementaire entre les pays du Sud et de l'UE dans tous les domaines couverts par le processus Euromed (biens, services, droit d'établissement, ADPIC)", a-t-il conclu.

Rapport sur l'étude d'impact
Selon Khalid Sayah, directeur des relations commerciales au ministère du Commerce extérieur, le Maroc ne cesse de déployer des efforts pour se rapprocher de l'acquis communautaire et ce, dans le cadre du Statut avancé qui nécessite un travail continu d'harmonisation et de convergence réglementaire couvrant tous les aspects liés au marché intérieur communautaire.
Il est à noter qu'au cours de cette réunion, la Commission européenne (CE) doit présenter un rapport intérimaire sur l'étude d'impact concernant l'intégration économique dans la Zone Euromed et sur les entraves aux échanges commerciaux et aux investissements aussi bien Nord-Sud que Sud-Sud. La nouvelle feuille de route doit être soumise à la prochaine Conférence des ministres du Commerce Euromed prévue en novembre prochain.
Par Lahcen Oudoud - leMatin.ma - le 20 juillet 2009

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