Le Web redonne vie à l'audiovisuel méditerranéen

La mémoire audiovisuelle de la Méditerranée va devenir une réalité. Début novembre, lors d'une réunion du comité directeur de la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen (Copeam) tenue parallèlement au sommet de l'Union pour la Méditerranée, ses membres ont adopté un projet baptisé MedMem (Méditerranée Mémoire) qui, à travers un portail Internet, permettra à tous les partenaires de partager leur patrimoine audiovisuel.
L'association, qui rassemble télévisions, organismes culturels et producteurs privés issus de 23 pays du pourtour de la Méditerranée, a lancé un appel d'offres européen (2,5 millions d'euros) pour construire ce site, qui devrait voir le jour en 2010.
Ce portail Internet proposera une grande quantité d'archives issues des pays méditerranéens, classées en six grands chapitres : "Les sites culturels", "Coutumes, traditions, métiers, savoirs", "Paysages et environnement", "Les expressions culturelles et artistiques", "Histoire" et "Tourisme". Le projet prévoit également le développement de coproductions audiovisuelles, tant en télévision qu'en radio.
"L'idée est de développer les synergies entre différents secteurs de l'audiovisuel méditerranéen et de les réunir sur un site commun, dans un premier temps en trois langues, le français, l'anglais et l'arabe, explique
Emmanuel Hoog, le président de l'association et PDG de l'INA. C'est aussi le moyen de récupérer la mémoire et de construire les rapprochements pour l'identité méditerranéenne."

Contorsions diplomatiques
Une identité troublée depuis des années par les conflits au Proche-Orient, qui se poursuivent sous d'autres formes au sein de l'association. Il a fallu, par exemple, quelques contorsions diplomatiques pour que les pays arabes acceptent qu'Israël soit associé à ce projet.
"Pour accepter qu'une histoire soit partagée, même si elle nous divise, nous avons mis en place un groupe éditorial composé de professionnels de l'audiovisuel et d'universitaires, qui permettra une lecture croisée apportant des éléments de contexte", précise M. Hoog, qui souhaite l'arrivée de nouveaux partenaires au sein de l'association, comme la Turquie, et l'élargissement à de nouvelles langues.
Cette initiative est soutenue par les pays membres de l'Union pour la Méditerranée, dont les ministres, réunis à Marseille, se sont "félicités". "Les médias sont d'excellents vecteurs du dialogue interculturel entre les pays euroméditerranéens", ont-ils écrit dans leur résolution finale.
Daniel Psenny - leMonde.fr - article paru le 24.12.08.

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