Compte-Rendu de TREC-France sur la Conférence - Plan Solaire Méditerranéen

Trois membres de TREC-France ont participé au Meeting au MEEDAT le 22 novembre 2008. En voici le Compte-Rendu illustré : PDF à télécharger
Point de vue:
Cette journée du 22 Novembre 2008 marque le lancement de la phase opérationnelle du Plan Solaire Méditerranéen après quelques mois de définition et de mise en place dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée et surtout de longues années d’études et de travail de la part de nombreux acteurs.
Le Plan Solaire Méditerranéen reprend les grandes orientations du concept Desertec, développé et soutenu par la TREC (Trans‐Mediterranean Renewable Energy Cooperation) depuis 2003.
Pour la première fois dans un projet politique de grande ampleur, une place prédominante est accordée au solaire thermique à concentration:
‐ Le CSP est la technologie la plus citée au cours de la journée, devançant même le PV ;
‐ Plus de 2950 MW de projets CSP ont été proposés dans le cadre de l’appel à projet du PSM (soit 54% de la puissance totale des projets) ;
‐ Existence d’un consensus sur la capacité du CSP à produire de manière massive de l’électricité propre à moindre coût ;
‐ Potentiel du CSP pour la génération d’eau douce par dessalement bien mis en avant ;
‐ Le CSP présenté comme une des technologies ayant le potentiel de réduction des coûts le plus fort et le plus rapide.
Un nouveau mode de financement, plus logique selon les initiateurs du PSM, est envisagé pour les projets du PSM. Aucune enveloppe budgétaire n’est allouée au développement du PSM mais un montage financier sera réalisé projet par projet.
Si ce principe de financement risque peut être de ralentir un peu le démarrage des projets (montage financier assez compliqué à mettre en place entre de nombreux acteurs), dès que les premiers mécanismes/schémas de financement auront été adoptés, ce choix permettra certainement d’inscrire le PSM dans la durée, à l’abri des risques de retournements politiques.
L’importance du développement du réseau électrique a été bien mise en avant tout au long de la journée : finalisation du MedRing, développement des liaisons HVDC, développement des réseaux électriques intelligents…
Les autres ENR, notamment l’hydraulique et l’éolien, n’ont pas été oubliées, les intervenants mettant souvent en avant la nécessaire complémentarité de toutes les ENR.
Seules les énergies de la mer n’ont pas été évoquées. Celles‐ci ne sont certainement pas encore considérées suffisamment matures.

Les investisseurs sont aujourd’hui prêts à participer au développement du PSM. Les sommes nécessaires à la mise en place du PSM seront disponibles dès qu’un cadre politique suffisamment précis aura été mis en place.
L’importance de la finance carbone pour le PSM a été soulevée, notamment pour le financement de la production d’énergie destinée au marché local.
La finance carbone pourrait fiancer une part non négligeable des 80 milliards d’€ que coûterait le PSM selon ses initiateurs. Le financement carbone pourrait notamment permettre le financement du surcoût, par rapport aux énergies traditionnelles, des kWh consommés localement et assurer ainsi le développement « durable » local.

De nombreux intervenants ont soulignés l’importance :
‐ Du développement local à assurer en priorité par rapport à la production d’énergie destinée à l’exportation (cf. interventions de C. Philibert) ;
‐ Du rôle à jouer de la maîtrise de l’énergie dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Dans de nombreux cas, le potentiel de la MDE est bien plus importante que le potentiel des ENR ;
‐ Du solaire thermique et la climatisation solaire. Il convient de ne pas oublier ces 2 technologies destinées aux applications décentralisées de petites puissances ;
‐ De la définition d’un tarif d’achat pour l’électricité verte importée en Europe afin de permettre le financement des projets développés en MENA ;
‐ De limiter les diverses barrières existantes qui freinent la pénétration des ENR dans le système énergétique actuel : limitations de puissance, raccordement aux réseaux, difficultés administratives, lenteurs des énergéticiens historiques…
Malgré de nombreuses annonces très positives tout au long de cette journée, quelques déceptions persistent :
‐ Certains pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie et la Lybie, n’étaient pas présents à la conférence et on peut douter de leur réelle volonté d’intégration dans le projet du PSM [Israël était également absent].
‐ Peu de détails ont été apportés par les intervenants sur la garantie d’un développement local des pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient en réservant une part de l’énergie produite pour la consommation intérieure au dépend de l’électricité exportée. De nombreuses interventions du public sont restées sans réponses sur ce sujet.
‐ Peu d’éléments de réponses ont été apportés sur le financement et le statut des lignes CCHT qui doivent être développées sous la Méditerranée.
La conclusion de la journée aura été l’occasion de rappeler le rôle important qu’aura joué la France dans la mise en place du PSM (G. Knies et certains Ministres de l’énergie l’ont particulièrement souligné). La France devrait garder une place prédominante dans la mise en place du PSM en assurant la coprésidence de l’UPM pendant les 2 prochaines années.
La mise en place du PSM correspond enfin à la réalisation d’un vieux rêve des énergéticiens d’Europe et d’Afrique du Nord.
Odeillo, le 01 décembre 2008
Mathieu VRINAT - CNRS‐PROMES / TREC‐France
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http://www.trec-france.org/

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