Les moules au secours de la Méditerranée

La pollution des mers et des océans a fait l’objet de débats passionnants à Toulon, lors du Forum de la mer, Biomarine 2008 ce mardi
Le forum de la mer, Biomarine 2008 est un forum international qui rassemble durant cinq jours le monde industriel, scientifique et politique autour de la mer. Dans le cadre de la Présidence française de l'Union européenne, 2 000 acteurs internationaux se retrouvent à Toulon (20 et 21 octobre) et à Marseille (22, 23, et 24) afin de faire émerger des solutions innovantes et concrètes pour la mer et les océans.
On dit souvent que la nature fait bien les choses. Les résultats obtenus dans le cadre des projets Mytilos, Mytimed, Mytiad et, en 2009, Mytior en sont une fois de plus la preuve. Du latin ‘mytilus’, ces appellations aux intonations mythologiques font référence à l’acteur principal de l’étude : la moule. Ce (délicieux) coquillage s’révèle être un extraordinaire instrument de mesure de la pollution marine, que n’égale aucun instrument technique!
La moule, un gros filtreur“Ça fait trente ans qu’on uilise les moules pour surveiller la contamination des eaux”, ex­plique Louis-Alexandre Roma­na, chercheur à l’Institut francais de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). “Les moules filtrent entre 4 et 5 litres d’eau par heure, absorbant ainsi les contaminants. Au bout de trois mois, la concentration des polluants dans le corps du mollusque est la même que celle de l’eau”, explique ce scientifique. L’ori­ginalité des projets “Myti”, initiés par l’Ifremer en 2004 puis reconduits partout en Méditer­ranée, c’est que les moules proviennent toutes d’un même endroit : pour avoir des données fiables, il faut connaître l’histoire de l’animal.
Les grandes villes reponsables de la pollution
Des poches de moules ont été placées à 500 endroits, révélant que les sites les plus pollués sont ceux situés à proximité des grandes villes. Alors que l’industrie a été pendant longtemps pointée du doigt, les experts présents au Forum de la mer à Toulon, ce mardi, s’accordent pour dire que nous sommes la plus grande menace sur la Méditerranée. Aujourd’hui, 450 millions de personnes vivent le long des côtes méditerranéennes. Elles seront 600 millions en 2050, et les touristes passeront de 100 millions par an à 350 millions”, a averti Francesco Civili, du plan de protection de la Médi­terranée de l’Unep (Program­me des Nations unies pour l’environnement). Dans 30 à 40% des villes côtières, les eaux usées partent directement à la mer, sans assainissement.
Les moules montrent clairement le chemin de la dépollution. Il part d’une meilleure gestion de nos villes, de nos déchets, de nos jardins... pour arriver à un constat simple : pour dépolluer, mieux vaut ne pas polluer. Avez-vous déjà essayer d’enlever le sucre en trop de votre café ?
Par Metrofrance.com - le 23 octobre 2008

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